[80 ans Catwoman] Top 5 : Nos histoires préférées avec Catwoman

Publié le 26 juin 2020 par Nico

“Batman Returns” pour Bruno (Andrésy)

Je vais être direct…. Je me suis souvent demandé si il pouvait exister une autre Catwoman que Michelle Pfeiffer ?
Pour comprendre la magie qui entoure le rôle culte de celle qui fût également une sublime Sorcière d’Eastwick, il faut comprendre à quel point Burton sait détourner les codes établis pour sublimer ses personnages, en particulier les femmes.
La genèse du rôle de Catwoman dans Batman Returns (ou Batman : Le défi en VF) est à elle seule entrée dans la légende. De multiples comédiennes ont été pressenties, et pas des moindres. De Madonna (?) à Ellen Barkin, de Jennifer Jason Leigh à Bridget Fonda jusqu’à Susan Sarandon (soupir rêveur…). Il aura fallu attendre l’audition de celle qui a donné la réplique à Pacino dans Scarface et la grossesse d’Annette Bening pour que Burton finisse par trouver “sa” Catwoman.

Contre vent et marées, Burton va donc imposer aux fans une Selina Kyle à mille lieues de ses représentations habituelles. Blonde (avouez qu’il fallait oser), fragile, brisée, manipulée, démente. Tim Burton détruit le mythe pour mieux le réécrire. Finie la cambrioleuse de haut-vol au passé trouble. Place à une vision gothique tendance S/M d’une Selina Kyle en secrétaire coincée, trahie et assassinée par son patron puis renaissant plus féline que jamais, décidée à se venger de celui-ci… et de la gent masculine en général.
Pfeiffer donne donc vie à une icône du féminisme violente et baroque. D’une sensualité tranchante comme ses griffes. La folie dans le regard (en même temps, on est dans un Burton), cette Catwoman est le fruit d’une chrysalide. Comme souvent dans les films de ce réalisateur décidément à part, les personnages sont des renaissances, comme de nouvelles versions d’elles-mêmes.

Comme j’ai pu le souligner dans le tout premier article que j’ai écrit sur le blog (voir ici), tout parle de mort dans le film. Les baisers sont mortels, les plantes sont vénéneuses, l’amour impossible… Mort et résurrection, évidemment. Car Catwoman renaît. Maintes fois. Comme un chat. L’allégorie est ici poussée jusqu’à l’extrême. Loin d’une simple symbolique de l’agilité féline, Catwoman est dangereuse, indépendante, insaisissable (au sens propre comme au figuré, elle-même ne semble savoir ce qu’elle désire). Elle souffre et fait souffrir, brandissant les coutures de son déguisement comme autant de cicatrices. Rarement le féminisme aura été poussé dans une vision aussi torturée, et pourtant si réaliste. Burton est un féministe, c’est indéniable. En offrant à Michelle Pfeiffer un de ses rôles cultes, il offre aux fans de Batman une véritable icône. Presque une Harley avant l’heure. Presque…

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“À la vie, à la mort” pour Aliénor Drake

Ce récit, c’est celui de la vie et de l’amour. Il aurait d’ailleurs très bien pu s’appeler “A la vie, à l’amour” en faisant un petit jeu de mot sur l’expression bien connue.
Cette courte histoire d’une quarantaine de pages nous prouve que les plus beaux récits sont souvent les plus concis, s’ils sont écrits avec une émotion sensible, si les dialogues (Tom King) sont superbement bien imaginés, si le dessin (Lee Weeks) et la colorisation (Michael Lark) sont splendides.

Selina Kyle et Bruce Wayne sont mariés, et Batman, plus humain qu’il ne l’a jamais été, est malade et âgé. Il est sur le point de mourir. Alors le couple se remémore leur histoire. Leur rencontre. Leur vision (différente) de leurs premiers instants, du jeu auquel ils se sont livrés toute leur vie, entre idylle et courses-poursuites. Leur perception de la justice. La boucle se réalise, le cycle de la vie y est dépeint avec justesse. Chaque planche et chaque dialogue, précieux pour un si court récit, sont soignés, vifs, pleins de silence et de beauté, de mouvement et d’instants arrêtés.

Un baiser langoureux, une confrontation sur le toit tels deux être sauvages qui se questionnent sur leurs relations, les ruses de l’un et de l’autre, l’annonce de la maladie… Chaque instant de cette lecture laisse le lecteur affecté, ému. Un pur hommage à la relation longue et complexe entre Batman et Catwoman, et à toutes les histoires d’amour que chacun de nous a pu connaître.

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“Selina Kyle : Catwoman – Tome 1” pour Alexandra

Selina Kyle est selon moi un personnage aussi puissant que l’est Bruce Wayne. Une femme torturée, solitaire et en perpétuelle recherche de stabilité et d’instabilité. Finalement elle est en quelque sorte l’alter ego de Batman. Les personnages féminins dans l’univers de Batman sont très intéressants et d’autant plus lorsque l’on parle de Catwoman, tantôt dans le camp des méchants, tantôt dans le camp des gentils. C’est une femme qui, en priorité, s’écoute et suit son instinct !
J’ai souhaité parler d’elle avec le dernier tome paru à ce jour sur Cat dans la collection Rebirth : Selina Kyle Catwoman – Tome 1, intitulé “Pâles Copies“.

Dans ce tome, on comprend qu’il n’y a pas “que” Catwoman qui compte… mais aussi Selina Kyle ! Une double vie difficile où l’on approfondi l’importance et le poids du costume. Elle a besoin de le porter. Même si celui-ci lui apporte autant de mal que de bien. J’adore cette femme qui ne cherche pas à être quelqu’un d’autre. Elle est fragile et forte à la fois et elle le sait. Il est très agréable qu’une série comme cela existe et soit correctement réalisée ; le tout est sublimé par le dessin de Joëlle Jones qui n’a plus rien à prouver au niveau de son talent. Pourquoi ? Des personnages comme Catwoman ou Poison Ivy sont souvent peu exploités dans les grands récits accompagnant Batman. Or, leurs psychés sont tout aussi intéressants !

Ici, deux points à souligner. Le premier étant le focus qui est fait sur le passé de Catwoman avec, notamment, la relation avec sa sœur. C’est vrai que sa famille est très rarement évoquée, Selina est une solitaire après tout. Mais pas tant que ça finalement !
Tout comme Batman a le Joker, Kyle a su aussi se faire des ennemies. Dans ce premier tome, sa force et sa faiblesse nous accompagne et nous nous rapprochons d’une Selina que l’on connaissait finalement si peu…
Elle n’est pas juste l’ex à Batman, elle n’est pas non plus juste une voleuse, elle est plus complexe que ça. C’est dans cette complexité que s’aventure cette série et qui, je l’espère, continuera sur ce chemin là dans le second tome (prévue pour début 2021 chez Urban Comics).

Le second élément à relever dans ce récit, est le nouvel environnement de Selina. Un contexte bien différent de sa vie à Gotham près du Chevalier Noir. En effet, nous logeons ici dans sa ville natale : Villa Hermosa. Il est intéressant de voir comment chaque personnage du Bat-verse développe un lien puissant avec sa ville. Ici, Villa Hermosa représente ce que Gotham est pour Batman. La similitude entre Catwoman et Batman va jusqu’à ce point. L’échec du mariage s’explique aussi par cela…
En tant que lecteur, il est passionnant de partir à la découverte d’une nouvelle ville, de nouveaux antagonistes et d’une nouvelle héroïne, malgré elle.

Catwoman c’est aussi et surtout ça. Une “héroïne” qui n’a nullement cherché à l’être.

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Un “medley” pour Siegfried (Moyocoyani) Würtz

Dès sa première apparition dans Batman #1, Catwoman (ou plutôt “The Cat” au printemps 1940) promettait une nouvelle fraîcheur dans les aventures du chevalier noir au moins aussi forte et intéressante que l’arrivée du Joker dans le même numéro ou celle de Robin un peu avant. Rusée et séduisante, elle avait même su s’attirer les faveurs d’un Batman “tenté” de la suivre sur le sentier du crime, et la laissant tout de même délibérément fuir la justice.

La fascination ainsi exercée sur le héros avait de quoi déteindre sur un lecteur surpris et pouvait justifier, à force d’aventures et avec les années, qu’on les retrouve vieux mariés et parents sur Terre-2. C’est pourquoi j’appelais Catwoman “la femme qui a épousé Bruce Wayne” dans mon Qui est le chevalier noir ?, seule des nombreuses conquêtes du playboy à laquelle je consacrais un chapitre tant elle a acquis un statut singulier dans le Batverse, même par rapport à des Silver St. Cloud, Vicky Vale, Talia…

C’est fort de tout cet héritage que Tom King reprend les rênes de la série Batman avec le Rebirth, en axant son run de 85 numéros… sur la relation entre Batman et Catwoman, au détriment d’une Bat-family négligée voire méprisée et de la variété attendue des intrigues. Difficile désormais, quand on parle de Catwoman, de ne pas penser immédiatement à ce run qui offre une si belle mise en scène du couple, quoi qu’on en pense par ailleurs, grâce à la superbe galerie d’artistes engagés à cette fin, le fabuleux Gerads, Janin, Mann… pour d’inoubliables numéros 14 et 15, 24, 36, 49 et 50, 78…

Mais Catwoman, ce n’est pas que Batman, quoique le second ajoute souvent beaucoup à la profondeur des récits impliquant la première. La meilleure preuve de son indépendance se trouve sans doute dans le très bon run d’Ed Brubaker, où elle devient la super-héroïne urbaine de l’East Side dans le style très “dessin animé pour enfants” de Darwyn Cooke, Mike Allred, puis Cameron Stewart, d’autant plus surprenant de fraîcheur que les histoires s’autorisent une tonalité très mature.
Après “Anodyne“, on y retiendra notamment l’arc “Relentless“ (#12-16) illustré par Stewart avec les couleurs du superbe Hollingsworth, une histoire dramatique comme on les aime avec une héroïne attaquée sous tous les angles et perdant tout ce qu’elle possède au moment où elle se sentait la mieux installée dans le quartier et la mieux investie de sa mission, ne sachant désormais plus à qui ni à quoi se vouer.
Je lui préfère pourtant encore l’arc qui suit directement, “No Easy Way Down” (#17-19), l’un de mes plus grands bonheurs graphiques depuis plusieurs semaines grâce à la patte de Javier Pulido, très proche de Dupuy et Berbérian, qui parvient à faire croire à la romance de Catwoman et Slam Bradley, un miracle en soi, et m’a conquis dès les premières planches par l’une des plus puissantes illustrations du corps si affreusement hyper-sexualisé d’ordinaire de l’héroïne et de la femme.

À voir aussi : The Brave and the Bold #187 (Alan Brennert, Joe Stanton), Batman #615 (Jeph Loeb, Jim Lee), Detective Comics #850 (Paul Dini, Dustin Nguyen), Catwoman : When in Rome (Jeph Loeb, Tim Sale, Dave Stewart), The Animated Series : “Catwalk” (Paul Dini, Boyd Kirkland).

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“Batman Silence” pour Nico

Je l’ai déjà crié haut et fort dans ma critique de Batman Silence… Mais j’adore ce récit !
En réfléchissant à l’histoire que j’aimerais vous présenter à propos de Catwoman, c’est immédiatement Batman Silence qui m’est venu à l’esprit. Pourquoi ? Tout simplement car c’est en lisant ce récit que j’ai vraiment pris conscience de la relation qui existe (et celle qui pourrait exister) entre la féline et le Chevalier Noir.

Certes, j’avais déjà vu une certaine relation se tisser entre les deux héros en visionnant l’excellente série animée de Paul Dini et Bruce Timm. Mais leur “jeu” du chat et de la (chauve-) souris ne laissaient finalement que très peu de place à l’existence d’une véritable relation sur le long terme entre les deux protagonistes. En lisant Batman Silence, pour la première fois, cela prenait sens pour moi… Oui ! Catwoman et Batman pourraient avoir une véritable histoire d’amour !

Dans Batman Silence, le Chevalier Noir est attaqué d’une façon extrêmement intime. Alors que le doute gagne notre héros, ce dernier se laisse aller à une relation avec Catwoman. Pour rappel, un large panel de vilains s’attaquent tour à tour au héros et ce dernier puise finalement dans cette relation une certaine force pour l’aider à faire face à ses ennemis.
Malgré tout, Silence nous laissera avec un goût d’inachevé puisque le doute qu’aura instauré le vilain principal du récit dans la tête de Batman aura finalement raison de l’amour naissant entre nos deux héros… Batman décidera de rompre cette relation pour revenir à une situation plus “classique”.
Heureusement, Tom King reviendra sur cette relation d’une façon très intéressante, mais cela est une autre histoire… 🙂

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Même s’il est toujours difficile de ne ressortir “que” certains récits dans un univers aussi vaste que celui du Batverse, nous avons voulu vous présenter de la façon la plus personnelle qui soit notre amour pour une histoire avec Catwoman.

Vous aussi, vous avez une histoire préférée avec Catwoman ? C’est le moment de nous en parler dans les commentaires ci-dessous 😉

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