Review de l’intégrale Dark Knight III : The Master Race
Publié le 12 février 2019 par Nico
Urban Comics vient de publier l’intégrale de Dark Knight III, suite de The Dark Knight Returns et The Dark Knight Strikes Again, scénarisée par Frank Miller et Brian Azzarello. C’est l’occasion parfaite pour moi de vous parler de ce nouveau récit sur le Dark Knight de Miller ! 😉
Synopsis
Après avoir remporté une victoire décisive contre le tandem formé par Luthor et Brainiac, Batman disparaît, et Gotham est à nouveau en proie au crime et à la désolation.
Mais peu après, la rumeur circule : le Chevalier Noir serait de retour… Au même moment, Lara, la fille de Superman, appelle le scientifique Ray Palmer au secours de la ville-bouteille de Kandor.
- Scénario : Frank Miller & Brian Azzarello
- Dessins : Andy Kubert, Frank Miller, Eduardo Risso & John Romita Jr.
- Publié le : 25 Janvier 2019
- Nombre de pages : 416
- Prix : 35€
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L’univers du Dark Knight
Lorsque l’on pense au Batman de Miller, c’est l’image de son Dark Knight qui nous vient immédiatement à l’esprit. Initié avec The Dark Knight Returns en 1986 (TDKR pour les intimes), le Dark Knight de Miller se détache des autres histoires du Chevalier Noir par son Batman quinquagénaire, sa violence brute et sa critique de la société américaine moderne. Bien entendu, il y’a tellement plus à dire sur TDKR… Mais le sujet du jour concerne son successeur : Dark Knight III ! 😉
En tant que fan du Dark Knight de Miller, on apprécie de retrouver toute la mythologie de celui-ci. Que serait un Dark Knight sans armure ?? Sans une mort de Batman ?? Ou bien une Carrie Kelley sans son lance-pierre ?? C’est le genre d’éléments qui font briller nos yeux de fanboys 🙂
Véritable symbole du Batman de Miller, la relation Bruce Wayne / Carrie Kelley prend encore plus d’importance lorsque les auteurs s’attardent sur la relation paternelle qui s’est nouée entre les deux personnages. Miller disait récemment qu’il aimait vraiment ce personnage (Carrie kelley)… Eh bien ça se voit !
La pupille de Bruce Wayne prend une vraie importance dans le récit, au point d’en devenir le protagoniste principal du récit. Carrie Kelley continue son ascension et représente la nouvelle génération de héros, car même si cela le tue de l’admettre, le physique de Batman ne lui permet plus de porter le masque et la cape du Chevalier Noir…
Les auteurs insistent vraiment sur cela tout au long du récit, que ce soit Batman ou la Justice League toute entière, ces derniers sont décrits comme faisant parti du passé et ne sont plus qu’une représentation du courage, une source d’inspiration pour les gens.
Si Carrie Kelley a trouvé son mentor en la personne de Bruce Wayne, ce n’est pas le cas de Lara. La fille de Superman et Wonder-Woman est en pleine crise d’adolescence et cherche à se construire une identité. Difficile lorsque votre père Kryptonien n’est plus là et que votre mère Amazone ne vous enseigne que l’art de la guerre… Dès les premières pages, on se doute que Lara aura un rôle important dans le récit, et cela dès les premiers chapitres.
Miller et Azzarello intègrent un grand panel de personnages dans leur récit. Certains comme Wonder-Woman et Atom ont un rôle important, alors qu’Aquaman ne fait qu’une brève apparition. Par contre on regrettera l’utilisation de Green Lantern, Hawkman et Hawkgirl. Ces trois là n’apportent guère au récit si ce n’est qu’ils sont utilisés par les auteurs pour justifier une énième critique sur le monde : Une observation sur les inégalités qui peuplent notre monde : couleur de peau, homme/femme… L’idée à défendre est très bonne mais cela arrive un peu par hasard dans le récit. Dommage…
Même si les méchants de l’histoire sont originaux, nous regretterons tout de même l’énième utilisation de la menace “Kryptionienne” à la sauce Aliens conquérants auxquels devront faire face nos héros.
The Dark Knight critique Again
Comme je le disais, l’univers du Dark Knight de Miller transpire de Dark Knight III. Critique de la politique et son hypocrisie, représentation des héros et leur rôle dans une société moderne comme les US, et la représentation de dieu…
Plus de 30 ans sont passés depuis TDKR, alors Miller en profite pour mettre à jour sa critique. Même si l’importance des médias dans notre monde et l’utilisation de la peur pour manipuler le peuple sont toujours des sujets actuels, Miller et Azzarello en profitent pour y adjoindre l’importance accrue des technologies dans notre monde et la dépendance que cela crée auprès de la population.
Si certaines observations sont assez faciles, les auteurs sont assez justes dans leurs opinions. Cependant, à mon sens, la critique prend le dessus sur le récit en lui-même. Provocant une sorte de déséquilibre dans le récit et rendant le déroulement de l’histoire assez quelconque.
Malgré tout, même s’il est très agréable de retrouver cet univers et le regard de Miller sur le monde moderne, il faut bien avouer que l’auteur force un peu pour nous proposer une sorte de TDKR nouvelle génération… Cela manque forcément de saveur dans le fond puisque lorsqu’une formule fonctionne aussi bien (pour TDKR en 1986), la réchauffer plus de 30 ans plus tard n’a pas forcément la même saveur.
Le style Miller
Côté artistique, Andy Kubert, Eduardo Risso et John Romita Jr effectuent un gros effort pour coller au plus près du style du Dark Knight “à la Miller” ! Un fait non négligeable pour lire du Dark Knight 😉
C’est également avec grand plaisir que l’on s’aperçoit que Miller lui-même reprend les crayons l’espace de quelques appendices. En plus de revoir le monsieur en action, cela permet de couper le récit de temps à autre et d’y développer quelques personnages présents dans le récit principal. Un plaisir coupable car il faut bien avouer que les dessins de Frank Miller ne sont pas toujours “jolis”, certains diront même que ça pique un peu les yeux… Mais un Dark Knight sans dessins de Miller serait-il un Dark Knight ? 🙂
En parlant des appendices, dans un numéro on y surprendra même Miller faire du Batman classique ! Avec une histoire dans laquelle Batman et Batgirl viennent en aide à Ellen Yindel, reformant ainsi le fameux trio Batman/Batgirl (Robin)/Commissaire de Police de Gotham.
Conclusion
Malgré qu’il soit épaulé par Brian Azzarello dans l’écriture, la patte de Frank Miller se fait tout de même très bien ressentir dans le récit. Comme à son habitude, l’auteur nous propose une nouvelle critique du monde à travers nos héros préférés et se permet même d’intégrer quelques figures politiques dans son récit, insistant parfois même assez lourdement sur la caricature du prédisent américain actuel : Donald Trump ! (En même temps le mec est une caricature à lui tout seul…).
Même si Dark Knight III est bien meilleur que The Dark Knight Strikes Again, ce dernier n’atteint pas les sommets du premier du nom : The Dark Knight Returns !
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