Review de Batman : Les derniers jours du chevalier noir
Publié le 03 juillet 2019 par Aliénor Drake
Un scénario de Neil Gaiman sur Batman ? Ça ne se manque pas ! Qui plus est, associé au dessin d’Andy Kubert. Les deux artistes travaillaient d’ailleurs déjà ensemble sur la série Marvel 1602 à cette époque. Mais là, Batman est mort… Curieuse situation pour les fans du héros. Que vont en faire les artistes ? Un enterrement est souvent l’occasion de rendre hommage à la personne décédée. Et c’est ce que vont faire ici le scénariste et le dessinateur.
Synopsis
Batman est mort. Darkseid l’a tué. Et pour sa veillée funèbre, amis comme ennemis sont invités. en sa mémoire, tous se prêtent au jeu et se remémorent l’immense Chevalier Noir. Mais Batman est-il vraiment mort ?
- Scénario : Neil Gaiman
- Dessins : Andy Kubert
- Publié le : 31 mai 2019
- Nombre de pages : 152 pages
- Prix : 15.50€
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Une belle galerie de personnages
Batman est mort, et Neil Gaiman a pour mission d’écrire une histoire là-dessus. Mais comment peut-on tenir le lecteur en haleine, si son héros (et pas n’importe quel héros !) est déjà mort avant le début de l’histoire ? Le meilleur moyen de parler d’un personnage mort, c’est de faire de ce récit un hommage.
Neil Gaiman parvient donc à nous déclarer ici tout son amour pour le Batman, le héros qui l’a passionné et emporté durant sa jeunesse comme dans sa vie d’adulte ; ce héros qui ne l’a jamais quitté malgré la diversité de son art (romancier, scénariste de BD, de comics, de cinéma et de télévision, essayiste). Il profite de ce moment où l’on veille le cadavre pour inviter tous les amis et ennemis du héros. Ceux-ci défilent alors dans une mise en scène orchestrée de main de maître dans les moindres détails. De l’arrivée des personnages à leur disposition dans la pièce, tout est finement conté et dessiné. L’allure de Selina Kyle telle qu’elle apparaît à ses débuts, Joe Chill accueillant les invités dans un bar miteux et comptant être “là pour la fin” comme il l’a été pour le début ; le Sphinx estimant que Batman s’en tire toujours “même bat-heure, même bat-chaîne” comme dans la série de 1966-1968, les méchants à gauche, les gentils à droite…
On y croise donc le Joker, Double-face, le Pingouin, Superman, Dick Grayson, Ra’s-al-Ghûl, etc… Ils nous narrent leur vision du héros, et surtout leur propre conception de la mort de Batman. Et c’est là qu’intervient le véritable hommage de Neil Gaiman et Andy Kubert…
Batman ne meurt jamais
Ce récit sera l’occasion de démontrer tout ce qui fait notre amour pour le héros. Batman est téméraire. Il n’abandonne jamais. Il meurt, mais ne nous abandonne pas. Il tombe, mais revit. Il sombre, mais remonte la pente. Il se sacrifie, mais ne meurt pas. Il continue, il persévère, il meurt et renaît, incessamment… Chaque histoire de Batman est différente, nous donne à voir une partie du héros, une vision nouvelle ou renouvelée. Mais chaque histoire de Batman nous fait vivre LE Batman, LE chevalier noir dans toute son intégrité, dans ses multiples facettes qui constituent le héros tel qu’on le connaît et qu’on aime à retrouver. Quitte, même, à nous révéler une nature pathétique du personnage, à travers son majordome Alfred… Il est donc celui qui est né par le meurtre de ses parents, et cet acte de naissance permettra à Neil Gaiman de réaliser la boucle du récit dans une deuxième partie émouvante.
Andy Kubert réussit également à s’approprier l’hommage au personnage. Imitant le style de plusieurs dessinateurs ou de comics emblématiques de l’histoire de Batman, il fait revivre le Batman de Dave McKean (Arkham Asylum), Brian Bolland (Killing Joke), Neal Adams, Bob Kane, David Mazzuchelli (Année un), Dick Sprang, etc… Ces différents styles sont une véritable plus-value pour Kubert, qui a dû s’amuser et se faire plaisir pour puiser dans toute cette histoire artistique.
Conclusion
Cette histoire (qui n’en est pas vraiment une) de Batman se résume donc à ça : fan inconditionnel du super-héros, foncez !
- Les références multiples à l’histoire du héros
- Un récit émouvant mais aussi plein d’humour
- Les dessins réussis
- Le personnage d’Alfred qui réserve une surprise
- Un récit trop court
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