Review de Justice League Dark Rebirth Tome 1 : Le crépuscule de la magie
Publié le 01 août 2019 par Nico
La Justice League Dark reprend du service sous la plume de James Tynion IV. Une bonne idée ?
C’est ce que l’on va essayer de voir ensemble dans cette review du premier tome de Justice League Dark Rebirth publié chez Urban Comics ! 😉
Synopsis
Si la Ligue de Justice s’occupe des menaces cosmiques et des groupes de super-criminels, la Ligue des Ténèbres, elle, arpente les recoins obscurs et magiques de l’univers.
Dirigée par Wonder Woman, l’équipe est constituée de la magicienne Zatanna, de la Créature du Marais, de Man-Bat, du Détective Chimp et du puissant Docteur Fate. Mais tous ces pouvoirs combinés seront-ils à même de vaincre le terrifiant Homme-à-l’envers ?
- Scénario : James Tynion IV
- Dessins : Alvaro Martinez Bueno, Jesus Merino, Emanuela Lupacchino & co.
- Publié le : 5 Juillet 2019
- Nombre de pages : 232 pages
- Prix : 19€
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Une équipe magique
La Justice League Dark (ou Ligue des ténèbres pour certains), est une équipe composée de spécialistes du surnaturel et formée dans le but de s’opposer aux forces magiques et surnaturelles présentant une menace pour la Terre.
Lors de ses premières aventures en 2011, l’équipe était menée par le sulfureux John Constantine et comptait parmi ses membres la célèbre Zatanna Zatara (magicienne de renom), Deadman (esprit d’un trapeziste décédé), l’Orchidée Noire (une spécialiste du déguisement) et Andrew Bennett (un vampire).
L’équipe ne s’était pas trop mal débrouillée mais n’avait pas vocation à perdurer.
Cette nouvelle version de la Justice League Dark utilise les mêmes ingrédients. Mais les membres qui composent l’équipe ne sont plus les mêmes. Pas tous, en tout cas !
On y retrouve une nouvelle fois John Constantine et Zatanna Zatara, mais l’équipe est cette fois-ci menée par Wonder-Woman et le reste du groupe se compose de Kirk Langstrom (alias Man-Bat, qui est en quête de rédemption), Detective Chimp (un chimpanzé devenu l’un des plus grands détective du monde) et Swamp Things (la créature des marais).
L’équipe met du temps pour se former, et les membres ne sont pas forcément enclins à s’engager dans l’aventure. Cependant, ils se retrouvent embarqués malgré eux dans ce combat qui semble les dépasser. Ce premier tome prend le temps de nous présenter les différents protagonistes, mais surtout les différents mystères qui entourent la menace qui plane sur l’humanité.
L’auteur s’approprie très bien chaque personnage et fait même de Wonder-Woman un enjeu majeur du récit, reliant avec habileté la destinée de l’héroïne et celle de l’humanité.
Pour ce qui est du reste de l’équipe, James Tynion IV manie très bien le partage des rôles entre les différents membres de l’équipe.
En tant que magicienne aguerrie, Zatanna tient un rôle principal dans l’aventure et épaule Wonder-Woman pour faire face aux menaces qui la guette, lorsque Man-Bat joue le rôle du scientifique à la recherche de solutions chimiques ou mathématiques.
Et puisque l’on parle de Man-Bat (ou du professeur Kirk Langstrom, c’est comme vous voulez 😉 ), il est à noter que celui-ci conserve une forme de chauve-souris géante, tantôt avec un corps humain, tantôt entièrement transformé dans sa forme bestiale et il faut bien avouer que de voir un homme avec une tête de chauve-souris discuter comme si de rien n’était est assez déstabilisant, voir totalement flippant ^^
De son côté, Detective Chimp joue le rôle du blagueur au 2ème degré, ce qui amène un certain sens de l’humour au sein de l’équipe. Toujours appréciable lorsque c’est bien écrit. Et c’est le cas la plupart du temps.
John Constantine tient toujours son rôle d’enfoiré surdoué quand Swamp Thing fait figure de caution “Force de la nature” (dans tous les sens du terme).
Comme pour la Terre toute entière dans ce récit, Wonder-Woman se retrouve finalement face à l’un de ses plus grands défis. Ce qui mènera la princesse de Themyscira a devoir faire face à ses peurs et ses doutes. Ce qui est assez rare de la part de la guerrière amazone pour le souligner ^^
La magie, ses bons et ses mauvais côtés
Forcément avec la Justice League Dark, nous avons droit à de la magie. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose en soit, mais il faut bien avouer que cela apporte un élément qui a toute son importance dans un récit : la surpuissance !
C’est vrai… On peut tout faire avec la magie et cela peut justifier n’importe quelle idée ou action qui survient dans le récit ! C’est là pour moi un mauvais point dans ce type d’histoire où l’on peut être parachuté d’une situation à une autre sans avoir besoin de le justifier autrement que par “c’est de la magie !”…
James Tynion IV nous présente donc une grande menace magique prête à conquérir la Terre et bouleverser toute l’humanité, souhaitant détruire la magie actuelle pour la remodeler à son image. L’idée est bonne mais avec ce genre de puissance, comment l’arrêter ? Le seul moyen d’y parvenir est d’équilibrer la bataille en donnant aux héros la possibilité d’être aussi puissants que l’ennemi.
On rentre alors dans un duel de “qui c’est qui a la plus grosse ???” (je parle de magie bien sûr). C’est de mon point de vue le gros point faible du récit !
Malgré tout, il faut bien souligner que l’auteur met pas mal d’ingrédients pour nous éviter ce genre de ressorts scénaristiques “faciles”. Une bonne chose car cela éloigne un peu ce sentiment. Chose que j’apprécie personnellement car cela nous permet de conserver une once de subtilité dans le récit.
Certaines idées sont mêmes géniales d’après moi, l’auteur prend par exemple à contre-pied toute idée reçue sur l’utilité des formules magiques ou des objets tels que les artefacts, les amulettes etc… Justement, la vision que peut apporter James Tynion IV sur le monde magique est très intéressante et prouve que ce scénariste reste l’un des très bons sur le marché actuel.
Il parvient avec une certaine habileté à croiser deux univers majeurs dans le subconscient collectif : la magie et la mythologie. Parvenant a en ressortir quelque chose de cohérent et de très intéressant. Un vrai bon point pour moi ! 🙂
Pour contre balancer (il le faut bien parfois ^^), je parlerai de cette fâcheuse tendance qu’a Tynion IV (comme Scott Snyder finalement) à tout ramener au multivers façon “Batman Metal”… Une tendance bien trop utilisée depuis plusieurs mois que je commence à trouver beaucoup trop surexploitée… Mais cela n’est que mon avis personnel ^^ (en même temps c’est ma review 🙂 ).
Pour justifier cette connexion, il faut savoir que le récit est étroitement lié aux événements qui se sont déroulés dans les récits Batman Metal et New Justice (Et voilà qu’on reparle de Scott Snyder ! :p ).
Pour ce qui est des dessins, j’ai trouvé que l’équipe composée de Alvaro Martinez Bueno, Jesus Merino, Emanuela Lapacchino, Fernando Blanco et Miguel Mendonça nous propose un ouvrage cohérent graphiquement. Les scènes de magie sont parfaitement lisibles, ce qui est un très bon point pour ce type de récit.
Conclusion
Ce premier tome joue parfaitement son rôle d’introduction pour cette nouvelle équipe de la Justice League Dark. Une équipe qui se compose de nouveaux membres originaux, et c’est une très bonne idée 🙂
L’auteur nous présente un récit cohérent où magie et mythologie se mêlent de magnifique manière. Une bonne lecture pour moi, que je ne pourrai que vous conseiller de découvrir si vous êtes fan de Wonder-Woman et de ce que propose James Tynion IV 😉
Tu as lu ce 1er tome de Justice League Dark Rebirth ? Laisse-nous ton avis dans les commentaires ci-dessous 😉
- Une nouvelle équipe surprenante
- Une bonne présentation de l’univers du récit et de la magie qui l’entoure
- La liaison entre magie et mythologie
- La puissance sans limite de la magie
- Des raccourcis un peu rapide parfois
- Swamp Things peu exploité
On reste connecté ? 🙂
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Bonjour Nico.
Je dois faire partie d’un lectorat très marginal – et donc très restreint – de DC Comics étant donné que, si les autres séries sont pour moi des lectures fort occasionnels, je suis par contre très accroché par la JLD (probablement en raison de mon intérêt pour le fantastique et la magie). Marginal donc car, a contrario de la pléthore de titres Batman publiés par Urban, la JLD ne compte que 3 parutions (!) en albums, dont seulement deux en français (!!) : le formidable run de Jeff Lemire sorti en 2013 et maintenant cette Justice League Dark Rebirth (pour le run de Peter Mulligan de 2011 qui initiait la JLD, j’ai dû me le procurer en VO ^^).
C’est dire à quel point je suis attentif quand un album en français portant le titre Justice League Dark paraît !!! (autant dire quasiment jamais ^^).
Je me suis donc précipité sur celui-ci, que j’ai fort apprécié bien que nettement moins que le Jeff Lemire, notamment parce que – et je râle toujours à ce sujet – DC ne peut jamais s’empêcher d’ajouter un membre de la JLA dans le groupe parce que c’est plus vendeur (on avait déjà eu droit à Flash dans les épisodes “Horror City” de Lemire et Batman dans le dessin animé proposé avec l’album).
Donc, ici, c’est Wonder Woman et qui, contrairement à Flash, est bien au-devant de la scène (les vrais membres de la JLD faisant presque figure de faire-valoir, ce qui me crispe toujours un peu). Mais bon… j’en ai pris mon parti et je sais qu’espérer un jour une VRAIE série de la JLD sur le long terme est utopique. Même les rumeurs d’une adaptation au cinéma de la JLD depuis plusieurs années semblent bien ne pas se concrétiser (de toute manière, elle fera un bide, j’en suis sûr). Donc, une fois encore, je compose avec ce que l’on me propose.
Déjà, l’introduction de Wonder Woman dans le monde de la magie m’a semblé assez bien fait (quoique un peu sortie de nulle part avec cette marque d’Hécate qu’elle dissimule donc depuis toujours sous son diadème ^^) mais soit… l’idée de faire intervenir Hécate, déesse grecque tricéphale de la magie (tendance plutôt dark) est plutôt bien vu et cohérent. Constantine est très en retrait mais bon… il est de toute façon toujours un peu l’homme de l’ombre. Je ne connaissais pas les personnages de Détective Chimp et de Man-Bat.
Mais dans l’ensemble, je ne me plains pas : primo, comme je l’ai déjà dit, les parutions concernant la JLD sont extrêmement rares et secundo la lecture a été très agréable.
Sinon, je m’intéresse aussi à d’autres séries DC ayant pour sujet la magie/l’occulte, comme récemment Demon Knights (série confidentielle de 2012 et bien sûr… non traduite ^^) qui revient sur le passé de Madame Xanadu et son “amant-double” Jason Blood/Etrigan.
Et comme par hasard, j’ai vu dernièrement que Urban avait édité (en français ! tout arrive !) Le Démon de Jack Kirby, qui marque justement les débuts du démon Etrigan.
Voilà pour le topo du lecteur marginal de comics DC marginaux aux personnages marginaux que je suis 🙂
Salut Philippe !
Merci pour ce “gros” commentaire 🙂
En effet, la JLD est bien moins présente que ce qu’elle pourrait l’être. Malgré tout, le travail de James Tynion IV est très intéressant et c’est cool de l’avoir publié en france de la part d’Urban (on est d’accord sur ce point d’ailleurs).
La suite arrive bientôt et je vais certainement la dévorer malgré mon appréhension face à l’apport de l’univers magique dans le Bat-verse ^^
Et petit bonus, un film animé arrive bientôt 😉 (JUSTICE LEAGUE DARK : APOKOLIPS WAR)