[Podcast] Bat-Talk #1 : Le film Birds of Prey
Publié le 06 mars 2020 par Nico
En 2020, nos Batcasts évoluent et deviennent les Bat-Reviews et Bat-Talks.
L’idée est très simple, vous proposer des contenus plus dynamiques et plus réguliers (deux podcasts différents par mois) en séparant nos reviews Comics mensuelles des débats endiablés entre passionnés ! 🙂
Pour ce premier numéro des “Bat-Talk”, nous avons décidé de vous parler du film Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn !
Pour m’accompagner dans ce Podcast, deux membres de la team Batman Legend avec Pelli et Siegfried “Moyocoyani” Würtz ainsi que deux invités (pourquoi se priver ? 🙂 ) : la cosplayeuse Melouquinn et le Youtubeur Rebeu des bois !
Comme pour chacun de nos podcasts, ce dernier est disponible sur Youtube, Soundcloud et Podcloud 😉
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« Oh les filles, oh les filles
Elles me rendent marteau
Oh les filles, oh les filles
Moi je les aime trop… »
Les Birds of Prey, les « vraies », sont à l’origine un duo d’héroïnes DC, façon séries tv policières des années 80/90 (mais jamais désignée sous ce nom d’ »Oiseaux de Proie », à ses débuts):
La tête, Barbara Gordon, ne pouvant plus être Batgirl et tentant de se reconstruire après avoir été mutilée, humiliée, voir même symboliquement violée par le Joker.
Les jambes, Dinah Lance/Black Canary, sortie du rôle de petite amie de Oliver Queen/Green Arrow auquel elle finissait un peu trop par se rattacher.
Puis le duo s’est étoffé avec d’autres héroïnes au fur et à mesure, de manière fixe ou mouvante.
Pas un énorme succès des comics, ultra culte, mais une présence de qualité, car rien que l’histoire personnelle de la chef de cette équipe vaut largement son pesant d’intérêt. Mais…
Pas non plus l’idée principale de ce supposé film « Birds of Prey », qui semblait alors avoir réussi son opération promo, basée sur… pas grand chose de concret:
– « Au moins, ça nous change de Marvel »
Et bien non, si on évite de penser à « Deadpool » (encore plus lié au MCU aujourd’hui) car Harley Quinn, prenant plus ou moins la tête de l’équipe à la place de Barbara Gordon, est depuis quelques années devenue une sorte de Deadpool au féminin dans les comics – sauf que Ryan Reynolds, lui, pensait à porter un vrai costume rouge et noir dans son film. Ce « BoP » est donc un titre un peu mensonger, on le sait maintenant, il faudra plutôt citer son sous-titre.
Et comme Margot Robbie est la star principale, imposant les choix et réalisatrice (peu expérimentée) qu’elle veut, en conquête de rôles féminins majeur… On peut la considérer comme responsable principale du résultat.
La voila, comme déjà dans « Suicide Squad », à vampiriser à l’aise les « BoP » originelles sous prétexte qu’il s’agit d’une équipe de filles…
Sous prétexte aussi que plus de la moitié des films Warner/DC sont rattachés à tout ce qui tient à l’univers de Batman. Si ce n’est pas la chauve-souris qui apparaît, il s’agit alors du Joker. Jusqu’aux vilains gesticulants comme si on était encore dans la série tv Batman des années 60.
Toujours le même Formatage de la Warner, toujours bien peu de prise de risque de la part du studio…
– « Chouette, les filles se battent, c’est Féministe ! »
Oui, mais de manière assez caricaturale et manichéenne, ce qui ne rend service à personne. Surtout quand le personnage/narrateur principale est très « bouffonne », qu’ainsi rien de ce qu’elle raconte (y compris les scènes auxquelles elle n’est pas censé avoir assisté) ne peut passer pour suffisamment sérieux. Comme si ce dispositif, parfaitement au centre du film « Joker », se retournait contre ce film là, pour cause d’excès de délire.
Sans aller jusqu’au bout de la violence des relations hommes/femmes, en ne faisant pas de « BoP » un film dur et Misandre, justifierait sa classification « R Rated », censée être plus mature…
Son intérêt narratif en devient assez vain, et sa classification idem quand elle ne sert alors qu’à insérer quelques gros mots inutiles (et sans impact sur la VF), un peu de trash et des os brisés. Très adolescent, comme pour le tout venant des histoires super héroïques. Ce qui ne devait pas être le but recherché.
Et son récit supposé Auto-Contenu empêche toute cohérence, sans être là aussi utilisé au maximum – par exemple, pourquoi faire ressembler cette fois-ci Gotham à Los Angeles (au lieu de la sempiternelle Chicago)… au lieu d’aller carrément baser l’action du film dans la Vraie Los Angeles ? Dans un endroit plus réel ?
Ce qui nous donne surtout au film l’allure d’un « Suicide Squad bis »: toujours un air californien, avec des tas de tatouages et de piercings, des costumes peu couverts pour les femmes, du rap gangsta de rue, de la grosse couleur fluo, ainsi que des personnages finalement assez inoffensifs…
Et quand on connait la mauvaise réputation, un peu exagérée certes, du film « Suicide Squad »…
– « Bon, au moins c’est Fun et y a de l’action et une bonne dose de violence ! »
Si on veut se contenter de ça, avec ses scènes d’action bien sympas, il faudra faire tout de même avec une esthétique ultra colorée qui agressera la rétine de certains. Et de l’Humour pas toujours drôle et même ringard… ce gros défaut insurmontable de toutes les prods cinéma adaptées des DC Comics.
Pas faute de la Warner d’essayer encore et encore de se créer un capitale de confiance auprès du public, mais sans connaître suffisamment le matériel qu’il adapte pour que ça soit assez sincère, moins artificiel. Surtout quand ils pensent qu’il suffit de l’envie d’une vedette et de quelques personnages piochés ça et là dans les comics pour faire plaisir les fans…
Il y aura toujours quelques personnes qui se laisseront aller à y croire, c’est l’un des fondements du Cinéma que de se « faire avoir »… Mais ces personnes seront-elles aussi sincères ?
Disons que ça marche dans l’instant… Mais qu’on n’en ressort pas vraiment en y retenant quoi que ce soit. La faute à des personnages, pas totalement inédits, et utilisés comme des marionnettes à qui on aurait accolé telle ou telle fonction…
Mais la roublardise du montage non linéaire, sensé vous faire oublier la classique structure héroïque en 3 actes (comme dans « Deadpool », car on est dans l’anti-héroïsme), ne peut pas vraiment permettre de s’attacher à toutes. D’avoir un cheminement nous faisant comprendre que cette version de tel personnage nous entraîne d’un point à un autre, sans être prévisible et de manière étonnante.
Donc oui, Renée Montoya (qui aurait été une héroïne principale du tonnerre) a des collègues relous, Dinah Lance hésite à suivre les pas de sa mère, Helena Bertinelli suit sa vengeance de manière obsédée en mode « Batman » (mais l’actrice Mary Elizabeth Winstead a l’air surtout d’être peu concernée), Cassandra Cain est coincée dans le cliché de « l’ado bornée » (trop grosse trahison du personnage d’origine), les méchants (hommes) du film sont machos et fous, et même Roman Sionis a peu de dimensions supplémentaires….
Et le personnage principal donc, Harley Quinn, n’est paradoxalement pas assez cartoonesque pour emmener le film dans ses propres fantasmes frappadingues. Qu’elle grimace d’efforts dans ses scènes d’action (sa « jokerisation » la rend pourtant plus forte), qu’on lui colle n’importe comment une scène de comédie musicale fantasmée pour vite l’avorter… et surtout, qu’on ne cesse de toujours tout ramener au Joker, pour seulement préparer en fin de film sa fameuse Émancipation (de même la création véritable des Birds of Prey)…
Le gros défaut du film est surtout que tout ça ne peut que se mesurer à d’autres films existants, qui arrivaient bien mieux que ça à atteindre leur but.
Que ce soit « Deadpool » mais aussi « Atomic Blonde » pour le côté « macho » renversé, « Les Veuves » pour son alliance contrariée de femmes face à des hommes qui ne savent que se haïr entre eux…
Et « Joker »… sauf que comme le film de Phillips/Phoenix n’a cessé de cartonner, au point que beaucoup allaient prendre le clown meurtrier pour un héros tragique et révolutionnaire…
Rappeler ici qu’il s’agit bien d’un monstre, et même d’un mâle toxique envers Harley, peut finir par se retourner contre ce présent film. Cruelle Ironie.
Rien de bien nouveau, pas de véritables perspectives inédites ou de mises en scène renversantes, pas même de subtilité…
Mais pas vraiment horrible et inregardable, et heureusement sans prétention. Une comédie d’action, vite fait (presque) bien fait.
Malgré tout Sympa, vieillira peut-être bien…
« …Don’t let them make up your mind
Don’t you know, girl, you’ll be a woman soon »
Ouah, merci pour ton message.
Je n’ai pas grand chose à répondre à tout ça si ce n’est de te remercier pour le partage de ton opinion très intéressante et détaillée 😉