Review de Batman : Créature de la nuit
Publié le 30 octobre 2020 par Alexandra
Parlons aujourd’hui de l’un des plus grands récits autour de Batman sous la collection du DC Black Label d’Urban Comics : Batman Créature de la nuit. Fidèle, unique et authentique… Découvrez Batman autrement !
Synopsis
1968, Boston, dans le Massachusetts, le jeune Bruce Wainwright, homonyme du personnage de fiction « Bruce Wayne », voit ses parents brutalement abattus, comme un écho cruellement ironique au héros de bande dessinée Batman dont il est un avide lecteur. Désemparé, Bruce est désireux néanmoins de surmonter son trauma mais se voit poursuivi par une mystérieuse forme noire prenant vie. Un être d’ombre qui n’est pas loin de ressembler à… une chauve-souris humaine !
- Scénario : Kurt Busiek
- Dessins : John Paul Leon
- Publié le : 04 Septembre 2020
- Nombre de pages : 216 pages
- Prix : 19€
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L’excellent Batman : Créature de la Nuit est un classique et il est parfait pour votre soirée d’Halloween qui se profile ! Dans la collection DC Black Label, il y a de belles pépites qui méritent toute notre attention. Cette œuvre fantastique, par Kurt Busiek et John Paul Leon se déroule dans notre réalité, ce qui est peu commun ! Tout comme le comics de notre rival et ami, réalisé par les mêmes auteurs, un certain Superman : Identité Secrète d’ailleurs 😉
Batman n’est pas Batman
Vous vous attendiez à une histoire sur Batman ? Et bien non ! Le Batman tel que vous le connaissez, écrit et réécrit à foison dans les comics n’est pas présent. Mais cela reste une histoire de Batman. “Comment ça ?” Me diriez-vous !
Ce comics suit le jeune Bruce Wainwright, qui est fan du Chevalier Noir. Dans cette réalité, Batman est comme on l’imagine, un personnage fictif qui berce nos rêves… ou nos cauchemars ! Le jour où ce jeune Bruce perd ses parents, cela lui fait tout de suite penser à l’histoire de Bruce Wayne. Tentant de survivre à ce drame, il se retrouve suivi d’une créature mystérieuse ressemblant à une gigantesque chauve-souris. De là, née une rencontre inédite et bouleversante. Entre réel et irréel, ce Batman imaginaire, cette chauve-souris à taille humaine, va tenter de le sauver de ses démons intérieurs et du monde extérieur. Un protecteur tel qu’on peut l’imaginer dans le personnage de Batman. Enfin à peu près… car ce Batman tend vers l’horrifique. Une vision du personnage sombre et angoissante qui est peut-être sa nature profonde, bien avant son rôle de justicier !
Cette créature mystérieuse et nocturne répond à ses instincts primaires : les criminels ne sont pas simplement arrêtés. Mais malgré cette férocité, elle possède un code de l’honneur à sa manière, notamment auprès du jeune Bruce Wainwright. C’est la beauté de ce récit, loin d’être une histoire conventionnelle, il reprend les codes et références de l’univers de Batman pour créer une nouvelle histoire. Une réécriture du personnage qui le respecte et nous le montre sous une nouvelle facette.
Le comics est truffé de références, de véritables pistes de comics, pointues, qui pour les connaisseurs les feront sourire. Une ode à Batman par Kurt Busiek, entre hommage et réappropriation. Une justesse parfaite alliée à un dessinateur qui a sû mettre en valeur l’ambiance angoissante du comics.
John Paul Leon aux dessins, nous berce dans un monde si semblable au nôtre, entre corruption et injustice. Une palette de couleurs sublimes qui nous plonge dans la noirceur de ce Batman inconnu. Un style à la fois réaliste et fantastique. Les plus belles planches résident pour moi dans l’arrivée de cette créature, qui est selon moi, l’image même de Batman : un corps longs, des oreilles pointues, un amas de noir, et des yeux perçants.
L’enfant en nous
Batman : Créature de la Nuit nous raconte aussi une autre histoire. Celle de l’enfant, celle de notre enfance. Ce récit est bouleversant tant il nous parle, à nous lecteurs, fans de Batman et de super-héros. A cette peur intrinsèque de l’inconnue, à cette fragilité qui nous caractérise enfant ainsi que notre insouciance. A travers Bruce, c’est nous. Nous qui nous disons que pour vaincre quoi que ce soit, Batman sera là ! Comme le raconte magnifiquement bien Paul Dini dans son récit Dark Knight : Une histoire en vraie. Ils nous accompagnent quotidiennement, ces héros ou vilains, dans notre vie qu’on aimerait vivre de la même façon que celle vécue par Bruce dans Batman : Créature de La Nuit. Ce sentiment est d’autant plus exacerbé par l’écriture juste de Kurt Busiek.
Conclusion
L’une des meilleures histoires de Batman sans conteste. Que ce soit pour les amoureux du Chevalier Noir ou les néophytes. Car ce comics est une merveilleuse porte d’entrée à ceux qui souhaitent découvrir Batman autrement, sans super vilains ou super héros, mais de manière plus psychologique et angoissante.
Alors à vos plaids et votre chocolat chaud pour une soirée d’Halloween avec la Créature de la Nuit ! 😉
- Un récit tout simplement sublime,
- Batman est un rêve, notre rêve,
- Un dessin et une colorisation en adéquation avec l’histoire.
- On en veut plus !
On reste connecté ? 🙂
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Très bien, Alexandra… Tout est dit d’ailleurs dans la postface de l’auteur Kurt Busiek, c’est un peu comme pour son Superman : Identité Secrète, une chronique ultra réaliste, détaillée, touchante, et épurée avec un seul élément fantastique en son sein (obligé ici, sinon on serait un peu trop proche du Batman de Nolan).
Mais ce qu’on peut ajouter, c’est que ça fait resortir aussi différentes facettes du personnage (et le complexe d’une croisade super-héroique sans fin), en les mettant chacune presque en parallèle avec une époque donnée – par exemple, le héros y est plus agressif et parano quand on arrive aux années 90…
Avec un style de dessin et de narration qui évoquent énormément Batman Year One (deux narrateurs en parallèle, jusqu’à ce que…).
Et un élément fantastique qui est dans la lignée des travaux habituels de Grant Morrison, autour des “amis imaginaires”.
Assez exigeant, mais néanmoins superbe.
Merci Flo encore une fois ! Justement j’ai lu Identité Secrète juste après que j’ai adoré. Et tu as raison pour ton analyse pertinente !
De rien Alexandra, c’est toujours cool.
Je me disais aussi qu’on était dans une logique descriptive proche d’un “Incassable”, où en épurant au maximum les effets d’Action, de Surnaturel ou de SF, on arrivait à quelque chose qui reposerait plus sur l’évocation que sur l’explicite. Comme le Fantastique chez Jacques Tourneur (ou Hitchcock, voir même Shyamalan), qui existe plus dans ce qu’on ne peut complètement voir, comprendre et expliquer… Donc dans une bonne part laissée à l’imagination du spectateur (ou lecteur).