Que penser de la saison 1 de Batman Caped Crusader ?

Publié le 12 septembre 2024 par Nico

Synopsis

Bienvenue à Gotham City, où les criminels sévissent et les honnêtes citoyens vivent dans la peur. Forgé dans le feu de la tragédie, le riche mondain Bruce Wayne devient quelque chose d’à la fois plus et moins humain : BATMAN. Sa croisade solitaire pour la justice attire des alliés inattendus au sein de la police et de la mairie de Gotham, mais ses actions ont des conséquences imprévues.

• Scénario : Bruce Timm, J.J. Abrams, Matt Reeves, Ed Brubaker & collectif
• Publié le : 02 Août 2024
• Prix : Un abonnement Prime Video

En préambule de cet article, vous pouvez également découvrir les critiques de Siegfried, Benoit, Kévin, de moi-même et de notre invité Mickaël de chez BatFactory dans notre podcast dédié à la critique de cette première saison 😉 (Egalement disponible sur Spotify, Deezer et Podcloud).

Alexandra :

Si je vous dis 1992 ? Vous me dites Batman The Animated Series bien sûr ! Une série qui a marqué les esprits et Batman à tout jamais. Cet été, nous avons eu le plaisir de voir une nouvelle production sur la plateforme Amazon Prime : Batman Caped Crusader. Derrière ce projet, une équipe de folie avec le célèbre Bruce Timm, le scénariste Ed Brubaker et le réalisateur Matt Reeves. Des amoureux de Gotham City et de ses personnages qui offrent 10 épisodes d’une durée de 30 minutes environ.

Tout débute avec un générique sombre et un Batman au costume similaire à ses premières années. On se situe dans les années 30 avec une ambiance qui se rapproche de la série d’il y a 30 ans, tout en étant très différent ! Les fondamentaux sont respectés avec un Batman en quête de vengeance, assez jeune et colérique. Des personnages méconnus du grand public font leurs apparitions comme Nocturna, Papa Midnite ou le Gentlemen Fantôme. Dans la lignée de Batman TAS, l’idée est de développer des vilains de l’écurie DC et de proposer ainsi des épisodes passionnants. Comme l’épisode 6, avec une bonne dose de magie en compagnie de Papa Midnite, un ennemi de John Constantine.

Bien entendu, ce que l’on retrouve dans de nombreux épisodes est le polar. Maîtrisées par Ed Brubaker, un expert dans ce domaine, les enquêtes sont subtiles et captivantes. Menées par Barbara Gordon en tant qu’avocate ou encore Renée Montoya, les femmes dans cette série brillent par leurs compétences. L’un de mes épisodes favoris est le second avec Basil Karlo alias Gueule d’Argile qui se retrouve avec une origine modifiée, et qui doit faire face à la détermination de Montoya. Batman est quant à lui plus en retrait et c’est la force de Batman Caped Crusader : exploiter le Chevalier Noir tout en se concentrant sur d’autres personnages. En parlant de personnages féminins, dès le premier épisode, la surprise est de taille : Le Pingouin est une femme. Est-ce gênant ? Non. Car l’esprit de ce vilain est respecté, sa malice, sa haine de Batman et ses indispensables gadgets. C’est là la force de cette série, une écriture intelligente où l’amour des artistes se ressent au fur et à mesure.

Difficile de revenir en quelques lignes sur les nouveautés de ces épisodes, mais il y a un point essentiel : le fil rouge avec Harvey Dent / Double Face. Si les épisodes peuvent se voir séparément, Harvey Dent apparaît très vite et devient un élément central tout le long de cette première saison de Batman Caped Crusader ! On y retrouve sa descente aux enfers jusqu’au double épisode à la fin.

En conclusion, j’ai adoré me plonger dans Batman Caped Crusader. Un mélange savoureux de nostalgie et d’originalité qui fait du bien. J’ai une impatience non dissimulée pour découvrir la suite, car il est certain que les créateurs ont encore beaucoup de choses à nous raconter !

Benoît :

Batman Caped Crusader, voici 3 petits mots qui ont excité ma curiosité. En digne héritière,
comme annoncé par les créateurs, de la grande série animée Batman TAS mon taux
d’attente et d’impatience étaient assez haut. Puis…. est venu le temps de l’oubli avec plusieurs mois sans nouvelles et une possible annulation.
Mais non, enfin, le 1er Août 2024, après bien des rebondissements et péripéties, surtout vis
à vis de la diffusion de cette série animée, celle-ci sort enfin sur Amazon Prime.
N’ayant pas le temps de la regarder le jour même, je me laisse prendre au jeu des réseaux
sociaux et des médias m’annonçant un score de 99% de satisfaction.
Oui vous avez bien lu 99% ! Mon cerveau déclenche de suite mon sens critique : La série
est-elle géniale ? Ou a-t-on encore affaire à une promotion forcée de la part des studios ?

Donc j’allume ma télé et binge watch les 10 épisodes de 25min chacun dans la journée.
Mon premier ressenti est plutôt positif. L’univers des années 40 est cohérent, notre héros n’a que des gadgets mineurs, il n’y a pas de rétro futurisme et le récit est plutôt centré sur la police de Gotham. Rien de rédhibitoire.

Puis vient le temps de la réflexion et à l’approche du Bat-talk sur le sujet de la série, je me
mets à y repenser… Mais rien… ou pas grand chose. Je me rends compte que je dois
retourner sur Amazon afin de voir au moins le titre et un visuel de chaque épisode pour me
les remémorer.
Évidemment je grossi un peu le trait, mais hormis les épisodes sur Clayface, le/la Pingouin
et Harley Quinn, le reste me semble lointain. Le thème central de cette saison est la corruption, thème cher au cœur de Matt Reeves, et Batman n’est qu’un acteur secondaire, voire des fois spectateur, des actions se déroulant dans sa ville. L’accent est mis sur le GCPD pour nous montrer que même dans le cercle rapproché de Gordon l’argent a plus de valeur que l’intégrité.
Cependant ces 10 épisodes se concluent encore une fois par la transformation de Harvey
Dent. Arg !….. Il n’existe pas assez de méchant ou vilain dans cet univers ?

Comme je le disais plus haut, la réinvention ou interprétation, plus ou moins réussie, de
certains personnages apporte une nouveauté. Que cela soit un changement de sexe pour le/la
Pingouin, une Harley sans Joker, une famille Gordon afro-américaine, l’attrait est à la
modernité. Mais cela est-il toujours à propos ?
Pour Harley, oui ! C’est une volonté assumée et voulue des créateurs. Et le final est réussi à
mon sens. Pour Oswalda Cobbelpot, je comprends que les scénaristes veulent mettre à la tête de la
pègre une femme forte dans la ville de Gotham et j’ai apprécié la cruauté dont elle fait
preuve même envers ses enfants. Cependant, pourquoi ne pas créer une antagoniste
spécifique avec une nouvelle histoire ? Même si cela ne me gène en rien ce changement de
sexe n’est pas, à l’heure actuelle, une plus value.
Pour les Gordons, bah ok why not,I don’t care !
Pour Harvey Dent…. mon dieu par pitié ! Ne peut-on pas laisser ce personnage tranquille
quelques années ? Et surtout changer son origin story ! Soyez innovant !

Avant de conclure, il faut que je fasse mon paragraphe “vieux con” en comparant Batman
TAS à Caped Crusader. Oui je sais ! Ce n’est pas la même chose ! Cependant on nous la
vendu comme l’héritière donc tans pis ! Tout d’abord je pense que le mode de
“consommation” est très différent puisque l’on peut regarder tous les épisodes d’un coup et
on perd ce côté mystérieux et dans l’attente d’une nouvelle histoire. Du coup, rien ne marque
vraiment et c’est dommage. Allez ! Vous l’attendez tous : c’est mieux ou pas que Batman
TAS ? Ben lisez le reste pour le savoir !

Bon allez il faut tout de même conclure, sinon on ne va pas avoir assez de place pour tous
écrire. Cette série est en réalité plutôt inégale et surtout trop courte pour pouvoir introduire
correctement les personnages ou antagonistes. Batman est finalement assez secondaire et
son évolution est très lente puisqu’on la remarque à peine en fin de saison. Pourtant il y a
des bonnes idées : le fait que Bruce Wayne voit une psychiatre, et tente de sauver Harvey,
la romance entre Montoya et Harley etc…

Mais en réalité cela manque d’iconisation tout simplement. La série est bonne dans
l’ensemble pour un début mais rien ne vient nous chatouiller la lorgnette et le palpitant. Nous
aurons besoin pour la seconde saison de personnages mieux introduits et d’une évolution
psychologique et émotionnelle.

Kévin :

J’ai adoré la série !

Nous avons là un univers sombre comme pour la série de 1992 Batman The Animated Series. Dès le premier épisode, on peut voir au bout de quelques scènes qu’elle n’est pas du tout pour les enfants… chose que plusieurs personnes peuvent penser car il s’agit d’une série animée ( je pense bien sûr à mon entourage, où tout le monde m’a dit la même chose… et bien c’est faux !).

On ne le voit pas seulement avec des scènes violentes, mais également dans le scénario de chaque épisode, qui entremêle scène d’action et phase de dialogue particulièrement compliqué à suivre pour les plus jeunes. Nous avons beaucoup de scènes où Batman enquête et examine les indices avec Alfred et d’autres où des meurtres sont commis.

Beaucoup de changements ont été effectués ; en particulier concernant les personnages, ce qui peut donner un sacré choc à certains amoureux inconditionnels de leurs personnages préférés… Nous avons une version féminine pour le Pingouin, qui est particulièrement terrifiante, une Harley Quinn qui n’a clairement pas besoin du Joker pour exister et avec un nouveau costume, Gueule d’Argile qui est beaucoup plus de forme humaine qu’un monstre de deux mètres, Alfred qui ne ressemble pas du tout au Alfred qu’on a l’habitude de voir… et bien d’autres changements encore.

Tous ces changements sont très intéressants, car cela évite d’avoir des histoires qui se répètent encore et encore et crée un vent de fraîcheur qui fait plaisir à voir.

Beaucoup de clins d’œil sont cachés dans chaque épisode : nous avons par exemple une scène où Batman se retrouve pris au piège dans un bâtiment en flammes avec la police à ses trousses qui m’a beaucoup fait pensé à une scène de Batman Année un. Et bien d’autres encore, que je vous laisse le plaisir de découvrir.

Pour ma part, j’ai trouvé les trois premiers épisodes intéressants mais sans plus. J’ai l’impression qu’ils peuvent se regarder indépendamment sans qu’il n’y ait trop de conséquences pour suivre l’histoire.

Mais par contre à partir de l’épisode quatre, là tout se lance et se suit et devient de plus en plus intéressant ! Les histoires prennent beaucoup plus d’ampleur et sont incroyables ! Les voix VF et VO sont toutes deux très bien menées et le graphisme est très appréciable même s’il a quelques défauts. Seul le générique de début, qui a tout de même une musique vraiment sympa, ne restera pas dans les mémoires comparé au générique de Batman The Animated Series.

10 épisodes d’environ 20 minutes chacun, c’est très court, et on en veut plus, et heureusement une saison deux a été annoncée !

Tous les grands fans de Batman doivent absolument regarder cette série, alors qu’attendez vous ?!

Nico :

C’est peu dire que j’attendais cette série animée avec impatience… Pour ceux qui ont l’habitude de nous écouter en podcast, j’ai souvent répété lorsque l’on enregistrait combien j’étais impatient de découvrir ce qu’allaient nous concocter l’équipe Timm, Brubaker, Reeves, et Abrams. Alors, oui ! Il faut bien avouer qu’une pointe de déception émerge après avoir visionné ces 10 premiers épisodes. Mais non, ce n’est pas non plus une catastrophe.

Certains épisodes m’ont beaucoup plu. L’épisode 7 par exemple, intitulé “Cible mouvante“, dans lequel Gordon est pris pour cible, m’a beaucoup intéressé. D’autres, comme l’épisode 6 (“Cavale de nuit“), ne m’ont pas forcément accroché. Je n’ai jamais trop aimé lorsque Batman doit faire face à une menace surnaturelle. Alors lorsqu’un esprit frappe à Gotham City pour voler les plus démunis, cela ne me passionne pas des masses… Cette première saison donne le sentiment de vouloir accrocher un statut inatteignable. Peut-être est-ce aussi un problème lié à nos attentes qui sont trop grandes ? Lorsque l’on évoque Batman Caped Crusader, la filiation avec Batman The Animated Series (la fameuse série animée de 92′) est toute naturelle. Mais si nous nous détachons un peu de ce prisme là. Cette première saison de Batman Caped Crusader n’est-elle pas satisfaisante ? J’aurais tendance à vous répondre un “petit” oui. “Petit”, car ces 10 premiers épisodes n’ont pas réussi à me transcender. Il faut bien l’avouer.

La direction artistique est moyenne. J’ai trouvé l’animation très pauvre, et la Bande Originale est très peu marquante. Dommage. Pour ce qui est du costume de Batman ou de sa Batmobile, deux symboles forts de l’univers de Batman, le côté rétro/pulp du costume m’a beaucoup plu mais le véhicule de Batman manque de caractère. Un peu comme la ville de Gotham dans son ensemble. J’ai tout de même relevé certains points positifs 🙂
Le travail fait sur l’ambiance polar/thriller autour du GCPD est très bon. Tout comme la re-caractérisation de certains personnages (Barbara Gordon, Renée Montoya ou encore Harley Quinn m’ont beaucoup plu). Et certaines séquences sont très intéressantes. Je pense notamment à la scène finale dans laquelle Batman s’empare d’une arme à feu. La séquence est forte et montre aussi une évolution pour le personnage, qui était jusqu’alors toujours représenté de façon très froide. On notera également l’évolution des rapports entre Batman et James Gordon, qui évoluent au fur et à mesure des épisodes. Tout comme celle qu’entretiennent Alfred Pennyworth et Bruce.

Pour conclure ma partie, je dirais que si Batman Caped Crusader ne peut pas (encore ?) être considérée comme la digne successeuse de Batman TAS, elle a su apporter son petit lot de nostalgie et de nouveauté pour pouvoir me dire : “À quand la saison 2 ?” et c’est déjà pas mal 🙂

Si vous aussi vous avez un avis sur cette première saison de Batman Caped Crusader, on vous invite à le partager dans les commentaires ci-dessous 😉

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