Batman et l’évolution cinématographique
Publié le 22 avril 2016 par Alexandra
L’univers cinématographique DC est en marche.
En effet, une série de films américains, produits par Warner Bros, s’installent dans les salles de cinéma , mettant en scène des personnages inspirés des comics. Entre 2016 et 2020, douze films sont prévus, dont deux, actuellement, en post-production. Suite au film Man of Steel et d’un succès convaincant, l’entreprise DC Comics entreprend de créer son univers cinématographique, rivalisant, de fait, à l’univers Marvel.
Or, pour qu’un film soit réussit le réalisateur et ,plus encore, l’interprétation de l’acteur doit correspondre aux exigences des comics books. Ces derniers nous détaillent et dessinent à souhait la personnalité des héros et leurs univers. L’oeuvre cinématographique doit alors intégrer une pensée et un monde auxquelles les fans pourront y adhérer.
Concernant Batman, le chemin a été long et non sans failles.
L’arrivée de Batman sur le petit écran en 1966
Débutons avec la série télévisée Batman de 1966, et l’acteur Adam West incarnant Batman. Que dire de ces séries de films haut en couleurs; c’est peu dire, les costumes ne jouent pas d’une certaine discrétion, les effets sonores sont surchargés et les dialogues sont caricaturés.
Ici, l’image du super-héros est celle des années 1960-70 : l’héros représente le bien et uniquement le bien avec un aspect kitsch affirmé. Ce dernier point est due au format télévisuel, vulgarisateur et populaire, il doit convaincre et séduire le public. Dans cette série, Batman est le héros en équipe avec Robin mais aussi Batgirl, et on est bien loin du loup solitaire d’aujourd’hui. Ce Batman n’est en fait que le reflet d’une pensée propre dans ces années là : l’héros est caricatural, il n’est donc pas à prendre au sérieux.
Un nouvel élan cinématographique avec Tim Burton
Vient dans les années 1990, les films de Tim Burton : Batman en 1989 et Batman : Le Défi en 1992. Tim Burton va révolutionner le genre du super-héros et rendre à la chauve-souris sa véritable identité. Avec l’acteur Mickael Keaton comme Batman, acteur plus charismatique et imposant qu’Adam West à mon avis, ces films sont un véritable succès aussi bien financier que cinématographiquement.
Avec le réalisateur, l’univers sombre et sérieux est mis en scène, fidélisant ainsi les fans des comics books. En effet, tout est présent dans ces films pour révéler le vrai monde de Batman. Les personnages sont interprétés par des acteurs de talent; Mickael Keaton endosse le costume face à des méchants (réellement méchants).Ces derniers ne sont plus, seulement des idiots, mais ont une identité propre et apportent une plus value aux films. On retrouve le Joker joué par Jack Nicholson, le Pingouin ou encore Rupert Thorne et ainsi le rappel aux fondamentaux est fait. Batman est l’homme solitaire, la Batmobile est propre aux comics books; la petite histoire est que Tim Burton a demandé conseils à un des scénaristes d’une bande dessinée pour s’inspirer le plus possible de l’univers des comics. Cependant il y a un détail dans les deux films de Tim Burton : son grain de folie. La touche artistique du réalisateur est omniprésente : il n’y a qu’a voir l’allure du Pingouin accompagné de ses pingouins, dotés de fusées accrochées à leurs dos. Tim Burton apporte son univers gothique et sa folle imagination à l’architecture du film.
Un changement “brutal” avec les films de Joel Schumacher
Vient les Batman de Joel Schumacher, Batman Forever en 1995 et Batman et Robin en 1997.
En 1995, Joel Schumacher prend la relève et réalise la suite de Batman: Le Défi; Val Kilmer devient le nouveau Batman à l’écran. Ces changements ont un important impact sur la figure et l’univers cinématographique de Batman. Le réalisateur délaisse les couleurs froides de son prédécesseur pour un univers plus coloré et moderne. L’allure sombre des films précédents, critiqués par le diffuseur et Warner Bros, laisse place à un film plus familial. Le problème est là, Batman n’est pas un produit dédié à un “tout public”; il n’est pas un divertissement familial. Sa personnalité ainsi que son univers ne doit pas être délaissé pour satisfaire le public, l’inverse doit être fait. Que ce soit le film de 1995 ou de 1997, la chauve-souris est créée dans le but de séduire et n’est donc pas inspirée des comics books.
Pour le second film c’est George Clooney qui interprète Batman, ce choix a été fait dans le but de remplacer l’acteur, initialement prévue, Val Kilmer. Sous les traits de George Clooney, star américaine par excellence et vedette d’une série télévisée à l’époque, Batman apparaît dans un genre fantastique. Le personnage n’a aucune profondeur : choix délibéré de la production. Le but est d’accaparer un “grand public” et la licence de ce personnage DC fait peur, avec un univers jugé un peu trop sombre. Dès lors, afin de convenir à un large public, George Clooney joue un Batman assez blagueur et décontracté. L’écart avec les comics books est alors des plus frappant.
Le Batman des années 2000 à aujourd’hui : un succès incontestable
En 2005, un renouveau est fait pour la figure cinématographique de Batman avec les films de Christopher Nolan. Le chevalier noir est joué par Christian Bale, une aura starlette moins imposante que George Clooney, et il est évident que l’interprétation de l’acteur rend compte de la grandeur du personnage.
Le monde de la chauve-souris est représenté tel qu’il l’est dans les comics : mystérieux et dangereux. La mise en scène dévoile une approche plus réaliste et moins idéaliste. L’univers de Batman et lui-même est imparfait et les réalisateurs se doivent de le mettre en image. Cette fois-ci, Batman, est un enquêteur assidu et une certaine sérénité émane de lui. Christian Bale a affirmé il y a peu de temps que “son interprétation du personnage n’aura pas fait bon ménage avec le film Batman V Superman”. En effet, l’interprétation de Christian Bale nous offre un Batman excellent mais différent de celui proposé par Ben Affleck. Sous la direction de Zack Snyder, Ben Affleck incarne un Batman dicté par ses émotions, il répond moins à sa raison qu’à ses désirs. Ce dernier est meurtri par son passé et est régit par ses pulsions les plus humaines : la colère, la peur, l’impatience etc.
On est alors bien loin du Batman de 1997, les années 2000 et ses réalisateurs, Christopher Nolan et Zack Snyder, affirment un univers sombre qui dénote dans l’esprit d’un monde de super-héros féerique et utopique. Batman est un héros non pas “super” mais n’est qu’un homme.
Qu’attendre du prochain Batman avec pour réalisateur et acteur Ben Affleck ? Pour le moment, l’acteur a signé quatre films de plus, dans lesquels il apparaît en homme chauve-souris. Son interprétation si charismatique fait de lui un des meilleurs représentants de Batman à l’écran.
C’est alors avec hâte que nous attendons la réalisation du prochain film Batman, auquel je pense, on ne sera pas déçu.
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Superbe article ! Ca permet de se replonger dans l’univers cinématographique de Batman, qui n’a pas toujours été au top (merci George).
J’aurais aimé en lire un peu plus sur la Trilogie de Nolan et sur le Batman interprété par Bale. Je pense que ça aurait été intéressant de développer l’impact que ça a eu dans la saga Batman, notamment sur sa notoriété face au grand public et à notre génération (Y). Cette trilogie a tout de même durée 7 ans (de 2005 à 2012).
Mais je le répète, superbe article.
Merci beaucoup !
Oui c’est vrai en même temps je pense que la trilogie mérite un article à elle toute seule mais c’est un réel bouleversement dans l’imaginaire collectif à propos de Batman. En tout cas j’y penserais 🙂