Batman : The dark prince charming, tome 2 – La review
Publié le 09 juillet 2018 par Aliénor Drake
Il y a 7 mois, un événement spécial était sur le point d’arriver : pour la première fois dans l’histoire de Batman, un éditeur français (Dargaud) s’alliait à DC pour confier la chauve-souris à un scénariste et dessinateur italien afin de réaliser une bande-dessinée (et non pas un comics). Je vous en ai fait la review lors de sa sortie. Sans révolutionner Batman, Enrico Marini n’avait que 2 objectifs : se faire plaisir en réalisant un rêve, et faire plaisir aux lecteurs. Ce fut chose faite, surtout au niveau graphique. Batman : The dark prince charming nous changeait du dessin de comics et nous a offert de magnifiques planches d’aquarelle ainsi qu’une belle première partie scénaristique mettant en valeur le Joker. La suite et fin a-t-elle tenu les paris et satisfait les attentes ?
Synopsis
Batman remue désespérément la ville de Gotham pour trouver des traces de la petite Alina, sa fille présumée, enlevée par son pire ennemi, le Joker. Mais le clown psychopathe se moque pas mal de l’homme chauve-souris : pour lui, c’est Bruce Wayne qui détient la clé de son problème. Et le Joker est prêt à tout pour satisfaire les besoins de sa bien-aimée Harley Quinn. Même à sacrifier la vie d’une petite gamine. Car comme il le dit lui-même : “C’est dans les contes de fées que les histoires finissent bien…et ceci n’en est pas un !”
Scénario et dessins : Enrico Marini
Publié le : 15 juin 2018
Nombre de pages : 72
Prix : 14,99 €
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Un scénario plus original et haletant
Le défi que réussit à relever Marini de façon géniale, c’est de nous faire une histoire de Batman en 72 pages (144 si on compte l’ensemble des 2 tomes) très bien ficelée, haletante, sans raccourcis ou incohérences, tout en se (nous) faisant bien plaisir sur des annexes à l’intrigue. Et rien que pour ça, franchement, chapeau !! Le récit commence par une belle course-poursuite en bat-moto comme on les aime, avec un Batman intraitable et hargneux (comme on l’aime !)
Mais des scènes qui resteront mémorables pour le lecteur, servies par un dessin extraordinaire et des punchlines qui font plaisir, apparaissent bien plus dans ce récit. Un Joker jouant du Rachmaninoff au piano interrompu par une Harley Quinn nue revêtue de sushis ; ou encore notre mélomane préféré chantant sous la pluie, jouant sur les mots “Wayne” et “rain” . Enfin, ma scène préférée, la rencontre dans un bar entre Bruce Wayne et le Joker habillé en drag queen, ce dernier manipulant le milliardaire et le soumettant totalement, exultant…Un moment unique dans toute l’histoire de Batman, qui parvient à mêler comique et drame ! Les rebondissements sont également nombreux et intéressants, donnant de la valeur aux personnages secondaires.
Chaque phrase du Joker est un pur plaisir, il mène la danse et Marini connaît son domaine. Il nous l’a bien démontré lors de notre rencontre filmée, mais là, il est clair que l’artiste maîtrise parfaitement l’univers et se l’est approprié pour nous faire ressortir des personnages identifiables, reconnaissables et en même temps caractérisés de façon personnelle. La petite Alina, créée de toutes pièces par l’auteur, apporte un supplément bien plus développé que dans le 1er tome. Mais concernant la caractérisation des personnages, l’exploration des deux personnalités de Batman est aussi très intéressante. Qu’est-ce qui domine, ici ? Le papa Bruce Wayne, ou le justicier Batman ? Et si, finalement, les deux faces constituaient à parts égales le même personnage ? A l’image du Joker qui ne sait pas qu’il a affaire au même homme mais le devine sur la fin, le lecteur se rend compte au fur et à mesure que quelque soit l’image qu’il veut donner de lui ou se donner à lui-même, Batman est bel et bien Bruce Wayne…
Un dessin à couper le souffle
Mais on peut tout de même affirmer que oui, il faut lire cette BD au moins pour le dessin. Je vais sans doute me répéter après mon premier article, mais Marini a fait de son Batman un chef-d’œuvre graphique, respectant son style, se faisant plaisir, et surtout en donnant sa propre vision des personnages et de Gotham. Certes, Batman reste classique (mais j’admire l’élégance qu’il lui donne), et Bruce Wayne canon. Mais voir le Joker en drag queen, en bad boy de l’Ouest américain ou en Gene Simmons en se disant que ça lui va très bien, c’est une excellente surprise.
Si le premier tome introduisait bien Gotham et les deux environnements différents (celui de Batman et celui du Joker), on assiste peu à peu au mélange des deux, notamment grâce aux couleurs. Les actions sont encore une fois très réussies, cadrées et rythmées, mêlant le style comics et bande-dessinée. Enfin, les expressions sont bien retranscrites (au risque de trop valoriser le Joker, les siennes sont mémorables). Pour résumer, Marini maîtrise et s’éclate, pour notre plus grand plaisir.
Conclusion
Sans être révolutionnaire (mais ce n’était pas l’intention de l’auteur), The Dark Prince Charming est donc une expérience réussie d’alliance entre les bandes-dessinées américaine et européenne. Et nous espérons que Marini continuera à se (nous) faire plaisir sur notre héros préféré ou un autre héros de comics.
Les notes
Dessin
Colorisation/Encrage
Note globale
Et vous qu’avez-vous pensé de ce second tome de Batman The Dark Prince Charming par Enrico Marini? Partagez-nous vos avis dans les commentaires ci-dessous 😉
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