Gotham Central : Une série policière sans Batman ?
Publié le 21 février 2018 par Nico
Gotham Central c’est quoi ? Une série TV ? Mais non ! On parle bien ici des Comics publiés au début des années 2000 par DC Comics et que vous pouvez retrouver maintenant chez Urban Comics depuis 2014 ! 😉
Écrite par Greg Rucka et Ed Brubacker puis dessinée par Michael Lark et Stefano Gaudiano (parfois épaulés par Kano, Steve Lieber, Brian Hurt et Greg Scott), Gotham Central nous présente la vie privée du commissariat de Gotham (le GCPD) et plus précisément le service des crimes majeurs, ici-même où l’on fait face au pires criminels de Gotham City !
Synopsis
La vie de flic n’est pas simple à Gotham City.
Protégée par un justicier taciturne, elle est la cible des pires criminels qui soient. C’est ce que vont apprendre à leurs dépends l’inspecteur Marcus Driver lorsque son partenaire est abattu par Mr Freeze, ou Renée Montoya lorsque son homosexualité est révélée au grand jour.
- Scénario : Greg Rucka et Ed Brubacker
- Dessins : Michael Lark, Stefano Gaudiano et collectif
- Publié le : 25 Avril 2014 pour le 1er tome
- Nombre de pages : 1200 pages réparties sur 4 tomes
- Prix : 22.50€ par tome
- Commander sur Bubble BD , chez Comics-Zone ou sur Amazon
Une ville de Gotham sous un autre angle
Le gros point fort de cette série, c’est sa faculté à nous proposer une nouvelle version de l’univers de Gotham tel qu’on le connaît. Car oui on connait le GCPD, avec Jim Gordon et Harvey Bullock… Mais pas cette fois !
En effet, Jim Gordon est un commissaire à la retraite qui enseigne maintenant à l’université de la ville et le sergent Bullock ne fait plus partie de l’équipe du GCPD. Et c’est là que ça devient intéressant, puisqu’on nous promet une aventure sans aucune idée préconçue, à part celle que le GCPD est un service corrompu jusqu’à la moelle !
Car oui nous sommes tous au courant de la grande faiblesse des services de l’ordre de Gotham… Cette série peut-elle nous faire changer d’avis ?
Gotham est à nous
Nous voilà propulsé au sein du service des crimes majeurs du GCPD, dirigé par le nouveau commissaire : Michael Akins, et composé de deux équipes dirigées par le capitaine Maggie Sawyer et le lieutenant David Cornwell, nous avons la chance de pouvoir mener l’enquête aux côtés des inspecteurs de l’unité.
Pour certains, leurs noms vous diront peut-être quelque chose, je pense notamment à Renee Montoya ou Crispus Allen. Au fil des enquêtes, il est très amusant de découvrir chacune des personnalités de cette unité, qui ont toutes des habitudes, croyances, envies, et traits de caractère qui les rends uniques et attachants.
Pour les fans d’enquêtes policières, c’est un vrai plaisir de dévorer ces pages où chaque inspecteur y amène un petit quelque chose, et chaque duo de détectives (car vous le savez, un inspecteur de Police n’est rien sans son coéquipier) a sa propre façon de fonctionner et surtout de travailler.
Mais faire face aux super-vilains de Gotham, ce n’est pas toujours simple. C’est ce qu’apprennent tous les jours les flics de cette ville. Et même si Batman traîne dans les parages, comment peuvent-ils faire leur travail correctement lorsque l’on mêle corruption, super-vilains et Batman dans la même enquête ?
Et sans vouloir spoiler la série pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, affronter Mr Freeze ou le Joker quand on ne s’appelle pas Batman, cela peut laisser des traces… C’est ce à quoi doivent faire face l’unité des crimes majeurs. C’est leur quotidien en fait, et Gotham Central nous permet de rentrer dans ce quotidien.
Nous avons la chance de découvrir l’envers du décor, comment cela se passe quand on veut faire régner la loi dans une ville prise entre Batman et ses adversaires les plus dangereux. Et la vie n’est pas des plus tendre ici-bas !
Vous n’avez qu’à demander à l’inspecteur Renee Montoya, dont le secret le plus intime est dévoilé à toute la ville.
Brubacker et Rucka parviennent à nous conter l’histoire touchante de ces inspecteurs de police, au point de faire ressentir les émotions des personnages auxquels on s’attache, et notamment leurs douleurs… Car nous avons vraiment l’impression de vivre à leur côtés, de vivre leurs enquêtes policière… Alors sortez votre grand imperméable, votre arme de service et votre badge du placard avant de vous attaquer à cette série ! 😉
Les auteurs se permettent même d’aborder des sujets sérieux tels que la corruption (forcément), la religion, la famille, la sécurité, les médias ainsi que l’homosexualité et sa place dans notre société. Chaque sujet est amené avec précision, dans des histoires qui mêlent habilement les affaires de crimes ordinaires et les super-vilains qui peuplent la ville grâce aux dialogues diablement efficaces qui nous sont proposés.
Les personnages que nous avons l’habitude de croiser dans les histoires de Batman sont amenés avec subtilité et ont surtout à chaque fois une véritable raison d’apparaître et servent le déroulement de l’histoire, je pense ici au Joker, Double-Face, Catwoman ou même Harvey Bullock.
La fin des tomes 3 et 4 nous présente une histoire préquelle écrite par Judd Winnick et Cliff Chiang, les créateurs de la jeune inspecteur Joséphine MacDonald, surnommée Josie Mac. Un personnage que l’on apprend à apprécier au fil des épisodes, d’autant que cette dernière détient des facultés spéciales qu’elle s’efforce de dissimuler aux autres enquêteurs de l’unité.
Côté dessins, c’est très stylé, avec une bonne cohérence globale même si ce n’est pas Michael Lark qui dessine toute la série. L’univers sombre de la ville de Gotham est parfaitement retranscrit, on y retrouve à chaque fois le trait fin et détaillé de l’artiste, même s’il faut bien avouer que quelques fois nous avons un peu de mal à discerner les visages des personnages au point de devoir vérifier le style vestimentaire ou bien ses accessoires pour deviner qui est en train de parler ou est présent dans la salle :/
Un point marquant dans ces récits, la mise en scène et les décors : tout simplement sublime !
Et Batman dans tout ça ?
Justement, c’est là la grande réussite du récit, nous présenter une histoire de Batman sans Batman.
56 fois ! C’est le nombre d’apparition du Batman dans la série !! (Oui oui je les ai comptés une à une…) Je parle là de toute la série, soit 56 petites pages où Batman fait son apparition (et parfois c’est même très furtif) pour plus de 1070 pages au total (réparti sur 4 tomes chez Urban Comics). Et croyez-moi, nous sommes en immersion totale dans l’univers du Chevalier Noir.
Je vous parlais des personnalités différentes des inspecteurs des crimes majeurs, et bien cela se ressent d’autant plus dans la perception de chacun sur les agissements de Batman. Ils ont tous un avis sur la question, et il n’est pas forcément positif, par exemple Renee Montoya, qui est née à Gotham pense que Batman est une bonne chose. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde et notamment de Crispus Allen, son partenaire, qui estime que Batman ne fait que ramener les fous dans la ville. Et oui, ce sujet fait toujours débat, et encore plus quand on parle aux flics de la ville.
Une situation qui va devenir explosive entre le GCPD et Batman, au point que le Bat-signal sera démonté du toit du GCPD ! Et oui Batman et le GCPD la main dans la main : C’est fini !
Quel rapport avec la série TV Gotham ?
Je ne pouvais pas parler de Gotham Central sans évoquer la série TV de la Fox. Car justement Gotham Central réussi parfaitement là où la série TV a échoué pour moi…
Cela n’enlève en rien des qualités que peuvent trouver les fans de la série bien sûr, mais lorsque le projet de la série TV Gotham avait été annoncé, je me rappelle encore avoir regardé quelques planches de Gotham Central en espérant fortement pouvoir compter sur une série TV dans la même veine que les Comics.
Hors la série TV a préféré mettre en avant les personnages populaires de l’univers de Gotham plutôt que les enquêtes et relations humaines des inspecteurs de police dans un univers qui n’est finalement pas vraiment fait pour eux.
Conclusion
Gotham Central est une vraie réussite. Série étonnamment humaine dans un univers bourré de personnalités extraordinaires, et c’est justement quand certains arcs parlent de méta-humains que cela devient un peu poussif (dans le tome 3 notamment). Les auteurs nous proposent plusieurs intrigues très bien ficelées, un must-have pour tous les fans de Gotham aux ambiances de polar noir.
Je conclurai avec une une phrase qui illustre parfaitement l’esprit de Gotham Central : Gotham est un être sans foi ni loi !
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Salut, encore une fois merci pour ce petit article qui m’a fortement motivé à acheter les comics.
Et oui car il faut bien se l’avouer le tome à 22,5€ c’est pas donné .
Mais après beaucoup d’hésitations, je les ai enfin en ma possession et OMG quel régal .
Page après page, ces tomes se dégustent comme du petit lait.
J’aime beaucoup le style de Rucka ainsi que Brubaker etcette série policière dans l’univers de Batman sans Batman, comme vous le dites si bien, est juste magistrale.
Je la recommande vivement !
Salut !
Merci pour ton message 😉
Effectivement, c’est un budget pour acquérir toute la série mais elle en vaut vraiment la peine ! 🙂