Review de Batman : Last Knight on Earth
Publié le 12 juin 2020 par Alexandra
Scott Snyder et Greg Capullo sont de retour avec Batman. Et c’est magistrale !
Nous partons tous en croisade dans un troublant jeu de piste à la “Snyder”. Bruce Wayne apprend qu’il est en réalité un patient de l’Asile d’Arkham et que Batman n’est qu’une pure invention… Vous y croyez ?
Synopsis
Lancé dans un mystérieux jeu de piste à travers Gotham, Batman est neutralisé puis se réveille dans l’Asile d’Arkham où Alfred lui apprend qu’il en est en réalité le patient depuis des années et que sa croisade contre le crime n’est que le délire de son esprit malade !
Mais ce n’est que le début d’une épopée qui va conduire le héros à traverser un monde désolé peuplé de visages familiers à jamais traumatisés par une apocalypse dont Batman ignore les origines ! La dernière croisade du Chevalier Noir a commencé.
- Scénario : Scott Snyder
- Dessins : Greg Capullo
- Publié le : 5 Juin 2020
- Nombre de pages : 176 pages
- Prix : 17.50€
- Commander sur Bubble BD ou sur Amazon
Ce nouveau titre du DC Black Label comporte une belle qualité graphique et une réflexion intéressante autour du Chevalier Noir. Est-ce que Batman n’est pas tout simplement fou ? Serait-il une invention pour échapper à sa propre douleur ?
Un récit apocalyptique
Batman Last Knight on Earth, c’est tout simplement la fin du monde ! Fini notre Batou en pleine forme, on le retrouve dans un piteux état. Et le pire, c’est qu’il va devoir faire équipe avec la tête du Joker (oui oui juste sa tête !). La croisade de Batman et du Joker ne fait que commencer…
Le comics est divisé en trois chapitres, tels des séquences de films à la Tarantino, et j’ai tendance a fortement apprécier ce style de lecture et de découpage ! 🙂
Le premier chapitre instaure une ambiance glauque au possible ! Batman porte une camisole renforcée et possède un générateur Bruce Wayne. Je tiens a rappeler que nous avons au scénario Scott Snyder : Batman Metal, All Star Batman… ceci explique cela !
Snyder a toujours tendance à partir dans des éléments déconnectés du réel. Il reste lui-même dans ce récit à la lecture de ce premier chapitre, puis une boule au ventre je me demande : “Va-t-il se perdre dans le néant de son fil scénaristique ?”
Le second chapitre apporte un peu de lumière au bout du tunnel. On comprend qu’une grande catastrophe est arrivée. La moitié des compagnons de Batman sont morts et une énorme menace plane. Il retrouve Wonder-Woman, épuisée, ayant beaucoup perdu dans la bataille. Leur relation dans ce comics est, je trouve, très poétique. Entre distance et bienveillance. Elle lui apprend que ce Bruce n’est pas le Batman d’origine, mais un clone d’une machine créée par Batman ! Tous les 27 un Bruce Wayne est régénéré pour ainsi défendre la ville. Batman a donc prévu le coup et pense qu’il doit vivre à jamais…
Un échange avec l’Amazone met en lumière le meilleur de Batman. Bruce doute de lui-même, mais il ne doutera jamais du bien des gens. Peu importe à quel point il est intimidant, effrayant, paranoïaque et préparé, Batman veut toujours croire que peu importe le choix qui se présente à eux, les gens feront la bonne chose. C’est l’une des raisons pour lesquelles les plus grands héros de la planète le respectent et le suivent. Aussi sombre et maussade qu’est Batman, il a une capacité d’espoir incommensurable. Après tout, pourquoi se battrait-il sinon ?
Le troisième chapitre, quant à lui, est la dernière étape du voyage. La rencontre avec Omega et surtout, le plus marquant selon moi, l’entrée du nouveau Joker !
Ce dernier va venir en aide à Batman en portant le costume de Robin ! Alors oui ça détonne et étonne ! Mais attention, avec ce récit soyez prêt à voir tout l’univers de Batman modifié 😉
Rien n’est comme vous le connaissez et je trouve cette lecture très distrayante. Notamment par rapport au Joker, il est bon par moment, de ne pas forcément le voir en meurtrier psychopathe, mais juste y voir le gars drôle (et un peu relou à la fois ahah).
Le tout dans un décor post-apocalyptique avec un récit rythmé où les éléments narratifs prennent sens petit à petit. C’est en cela que réside le plaisir de cette lecture. C’est une fin du monde sans pareil, et le plus intéressant se retrouve dans le fait que Batman n’y comprend rien…tout comme nous. Le héros porte le même regard sur la situation que le lecteur… Intéressant.
Une qualité graphique impressionnante
Personnellement, je suis fan de Greg Capullo, il a un style unique. Un mélange à la fois d’old school et de moderne qui me transporte. Son art est incroyable ! Il remplit les personnages de détails brillants et l’action est composée comme une danse à la fois belle & brutale. Chaque plan est magnifique et il complète parfaitement le ton de l’histoire.
Capullo est un maître dans la mise en place de scènes d’action. Ses panneaux ne sont jamais statiques. On a toujours l’impression que quelque chose bouge en arrière plan ! La lecture ne serait pas la même sans lui c’est certain. Et le plus étonnant avec lui est que même lorsqu’on connaît son travail, son trait ; on prend une nouvelle claque à chaque fois 🙂
Conclusion
Les auteurs ont décidé de revisiter les origines du Chevalier Noir ; donc si vous ne comprenez rien c’est normal ! Un Bruce Wayne généré tous les 27 ans, un futur dévasté… tentez l’épopée bat-apocalyptique, vous ne serez pas déçu ! 😉
- Une histoire folle et démente !
- Une liberté totale sur les origines, les personnages et l’univers,
- Le dessin de Greg Capullo.
- Une énième réécriture des origines du Chevalier Noir…
- Du Snyder, donc attention au cerveau… ça va vite !
On reste connecté ? 🙂
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Bonne analyse, Alexandra.
Dans ce comic, on a en effet de supers dessins au service d’un pseudo “Old Man Walking Logan”. Qui est en fait une preuve de plus que l’écriture en roue libre de Scott Snyder est le plus bel hommage aux comics DC d’antan, qui ne se gênaient pas eux aussi pour enchaîner les rebondissements tarabiscotés. Car ils n’oubliaient jamais d’être d’abord au service du Fun et… des bons sentiments.
Même le sort “expiatoire’ du Joker ici s’y justifie, pour ceux qui connaissent sa symbolique, et les liens intimes entre lui et le héros: Batman a toujours besoin d’un compagnon vif et coloré… En l’absence d’un Robin, le Joker peut enfin avoir droit à cette place, de manière positive cette fois.
Merci Flo ! Ca fait plaisir 🙂 Je suis tout à fait d’accord avec toi !
De rien Alexandra, c’est cool.