Review de Batman : Meurtrier et fugitif – Tome 2
Publié le 19 décembre 2018 par Aliénor Drake
Après avoir été particulièrement marquée par le tome 1 de cette série, tout comme Alexandra, j’ai enfin pu tenir ce deuxième tome entre mes mains. Assure-t-il le même niveau scénaristique de qualité qui m’avait subjuguée ?
Synopsis
Inculpé pour le meurtre de sa petite amie Vesper Fairchild, Bruce Wayne est envoyé à la prison de Blackgate. Mais impossible pour Batman de rester derrière les barreaux avec un homicide non résolu sur les bras. Renonçant à son identité de play-boy millionnaire, le Chevalier Noir s’échappe et opère une nouvelle fois dans l’ombre… mais pour le bat-family, le doute est toujours là. Bruce aurait-il pu passer à l’acte et tuer de sang-froid ?
- Scénario : Chuck Dixon, Greg Rucka, Ed brubaker, Devin Grayson
- Dessins : Collectif
- Publié le : 16 novembre 2018
- Nombre de pages : 352 pages
- Prix : 28 €
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Différentes pistes et ambiances scénaristiques haletantes
Nous retrouvons les mêmes 4 scénaristes aux rênes de cette série. Devin Grayson entame le tome en exprimant la perte de l’identité du héros, puis insère des éléments de fantastique (avec des zombies, si, si) au récit, tandis qu’Ed Brubaker, comme à son habitude, axe le récit sur les enquêtes de Batman dans le milieu de la drogue, tout comme son partenaire Greg Rucka. Chuck Dixon, quant à lui, explore les enquêtes de Nightwing et de la Bat-famille pour tenter de trouver le réel coupable du meurtre de Vesper Fairchild, et démontrer (à eux mêmes comme à la police) la preuve de l’innocence de Bruce.
De fait, si ces histoires sont passionnantes, il convient de lire l’ouvrage avec profondeur, et non par petits bouts, afin de ne pas perdre le fil de l’histoire. Ce que je regrette peut-être est le manque de lien entre les différentes enquêtes menées par Batman, mais je sais que le talent des scénaristes nous dévoilera sans aucun doute ces liens durant le troisième tome. Par ailleurs, cela n’empêche nullement la qualité des enquêtes. J’ai particulièrement apprécié celle d’Alfred, Nightwing et Robin pour chercher la faille dans le cheminement du tueur, explorant le manoir Wayne sous toutes ses coutures, allant même jusqu’à conduire Alfred à lire le journal que tient Bruce… Cela montre que le majordome est prêt à tout pour comprendre son pupille, y compris à violer ses secrets.
En revanche, je regrette que la situation de Sacha Bordeaux, en prison, ait été laissée de côté. Cela ne servirait certes pas beaucoup au scénario, mais le récit était très bien commencé au premier tome. Par ailleurs, il y avait un potentiel scénaristique (Sacha pouvant faire ou non avancer l’enquête policière) qui, j’espère, sera approfondi au dernier tome. De même, si l’on suit avec plaisir les enquêtes de Batman, celle des policiers que l’on avait plaisir à retrouver, Montoya et Allen, est totalement mise de côté.
A la recherche de son identité
Ce qui caractérise le plus ce deuxième tome est pourtant le contraste avec le premier au sujet de l’identité de Batman. Nous avons d’abord assisté à la déchéance de Bruce Wayne. Devant l’impasse que représente cette identité, et malgré la colère de sa famille, Batman s’est donc défait de sa nature, de ce qu’il considère être une couverture, pour se consacrer à toute l’étendue de son identité de Batman. Dans ce tome, on assiste donc à une sorte de démonstration de force de ce Batman, employant tout ce qu’il est, en particulier son côté détective. Et ce, malgré les mises en garde de ses alliés : Alfred, le docteur Thompkins, Superman, etc. Tous insistent pour l’appeler “Bruce”, ce qu’il refuse obstinément d’admettre. Tout ce tome sera une réflexion sur ce que Bruce Wayne représente pour Batman et son entourage, jusqu’à revenir à une sorte de point zéro, ou point de départ.
Cette recherche d’identité est donc l’élément transversal à toute l’histoire, faisant de ce tome une réussite scénaristique indéniable : il forme une boucle aussi bien avec le premier tome (avec la dualité Bruce Wayne/Batman) qu’avec lui-même (perte totale de l’identité, puis retour à ce qui a construit la double-personnalité), tout en ouvrant la porte sur un troisième tome grâce aux enquêtes irrésolues.
Sans abuser de jeux de mots, je dirai aussi que la série a trouvé, avec ce tome, son identité graphique. Si je trouvais le premier trop disparate au niveau des dessins, même s’il y en avait de magnifiques, celui-ci a trouvé sa ligne directrice. Une multitude d’artistes s’y succèdent, mais dans des styles qui ne choquent pas, si ce n’est le contraste du dessin (sublime) de Leonardo Manco, accompagné d’une illustration de couverture de Brian Bolland pour l’issue “Le croque-mort”. La couleur et l’encrage de tout ce livre, très caractéristiques et pourtant réalisés par différents artistes, contribuent fortement à cette identité graphique. L’encrage et la colorisation avaient déjà attiré mon attention pour le tome 1, ils confirment ici un soin apporté dans ce domaine.
Conclusion
Un excellent tome encore une fois, qui comble le déséquilibre graphique du précédent, qui continue sa lancée dans le polar et se penche avec le plus grand soin sur les questionnements de Batman au sujet de son identité. A lire absolument, avec une très grande hâte de découvrir le final de cette saga dont peu de gens parlent et qui, pourtant, est une des meilleures du Chevalier noir.
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