Review de Batman : The Dailies – Tome 1
Publié le 24 mars 2020 par Aliénor Drake
Il y a quelques mois maintenant, sortait une édition assez particulière et inattendue des aventures du Chevalier noir, Batman : The Dailies, en collection Urban strips. J’ai mis du temps à le lire et à vous en faire la chronique, et vous expliquerai pourquoi.
Synopsis
Dans les années 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, Batman et Robin n’étaient pas seulement des héros de comic-books ou de serials, ils évoluaient également dans les pages des différents quotidiens des États-Unis. Enquêtant sur des affaires criminelles intenses et retrouvant même leur pire ennemi, le Joker, Batman et Robin y évoluaient dans des aventures concoctées, entre autres, par leurs co-créateurs, Bob Kane et Bill Finger : un univers de film noir passionnant où le danger guette à tous les coins de rue !
- Scénario : Bill Finger
- Dessins : Bob Kane
- Publié le : 6 décembre 2019
- Nombre de pages : 184 pages
- Prix : 22.50€
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Une édition très réussie
Ce livre publié sous une collection particulière, Urban strips, est en lui-même un petit objet remarquable et digne des passionnés. Le format, tout d’abord, est adapté aux publications dans les journaux. C’est le format dit “à l’italienne”, à l’horizontale (ce qui va faire rager les amateurs d’une bibliothèque bien ordonnée). Deux séquences par page font bien ressentir au lecteur la publication journalière des aventures qu’il lit, en plus des titres (qui valent en soi une attention particulière en raison des jeux de mots et divers détournements comiques) et des dates.
La texture du livre est également soignée. Relié, doté d’un marque-page cousu comme en sont pourvus de nombreux livres reliés, la couverture et 4ème de couverture sont en une matière agréable au touché, à l’aspect vieilli. Les pages sont épaisses et leur couleur rappelle celle des journaux.
Une dizaine de pages au début du livre expliquent l’histoire de la création de ces strips, le choix des auteurs, etc. Des informations sont également données par Urban comics quant à la qualité de l’édition. On y apprend par exemple que chaque case est choisie en fonction de sa qualité, selon les archives laissées par le temps. Un travail titanesque, on imagine ! En tant que bibliothécaire, je suis bien placée pour savoir qu’un journal du siècle dernier, produit sur du papier de mauvaise qualité, se conserve moins bien qu’un manuscrit médiéval…
En bref, je peux donc déjà affirmer que l’objet tenu en mains pour cette lecture est très agréable, et je pense qu’avoir tous les tomes sera satisfaisant non seulement pour ma passion, mais aussi pour l’aspect esthétique de ma bibliothèque.
Des histoires policières à l’ancienne
Quatre histoires sont racontées entre octobre 1943 et octobre 1944, en plus d’une introduction. “Une affaire qui roule” traite d’une histoire d’évasion ; la 2ème, “Le saboteur fantôme”, voit Batman et Robin résoudre une histoire de coups bas au théâtre ; puis intervient un Joker tordu comme depuis ses débuts, dans “Les crimes symboliques du Joker” ; Batman et Robin affrontent ensuite “Le gang du renard argenté” pour finir par une “Escroquerie à l’héritage”. On voit par ces titres que les strips déroulent des polars typiques de l’époque. Police, malfrats de bas étage, voyous organisés, usurpations d’identité…Tous les ingrédients classiques se retrouvent. Sachant que nous sommes aux débuts de la création du héros (enfin, 4 ans après, tout de même), juste après la diffusion du serial, l’intervention du Joker fait même un peu “tâche”, je trouve. Certains y trouveront un air de fraîcheur, j’y ai pour ma part ressenti des rebondissements et énigmes tirés par les cheveux, faisant presque penser à la série de 1966. Sans doute en raison de mon attirance pour les histoires de mafia et autres bandits classiques, j’ai largement préféré les chapitres comme “Une affaire qui roule” et “Escroquerie à l’héritage”, dans laquelle Bruce Wayne intervient d’ailleurs beaucoup.
Ces histoires ne se lisent pas d’un trait, d’où la longueur de ma lecture. D’un style daté, même si l’action s’enchaîne sans ennui du fait du format (une action ou un rebondissement par jour !), les retournements de situations peuvent nous paraître aujourd’hui burlesques, datés ou faciles. Les réactions des personnages ne sont pas celles que nous trouvons aujourd’hui, il n’y a pas de profondeur psychologique. On lit un chapitre, puis on passe à un autre livre, et on plonge dans l’autre chapitre quelques semaines plus tard.
Mais il est indéniable que la lecture de ces strips est malgré tout un régal. Vocabulaire magnifique (Robin disant “il va y avoir du rififi” est un instant unique), humour, enchaînement des actions, nostalgie…Tout y est pour satisfaire un public familial (un enfant peut tout à faire lire ces aventures de Batman et Robin).
Conclusion
Vous l’avez compris, Batman Dailies est fortement recommandé pour ceux qui aiment se plonger dans le patrimoine batmanien ; ceux qui aiment les histoires policières à l’ancienne ; ceux qui apprécient Batman : année un et Un long Halloween y trouveront leur bonheur. Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais on retourne à l’enfance de notre héros favori et de son acolyte bien loin du Robin dépressif présenté par une certaine série TV.
- Des lectures légères et non dénuées d’humour
- Un genre policier caractéristique d’une époque
- Un objet de grande qualité
- Des histoires dont la profondeur n’est pas recherchée
- Des chapitres inégaux dans leur qualité
On reste connecté ? 🙂
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