Review de Nightwing Infinite – Tome 2 : Cible : Grayson
Publié le 08 novembre 2022 par Aliénor Drake
Vous avez sans doute déjà lu que Nightwing Infinite était une réussite incontestable de cette année. Je n’avais pas tari d’éloges sur le tome 1, j’avais donc hâte de lire la suite et de vous faire part de mon impression…et il s’avère que, comme beaucoup de lecteurs de comics, je suis loin d’être déçue, et c’est un euphémisme. D’ailleurs, je ne suis pas la seule à avoir aimé ce livre, puisque mon chien s’est clairement identifié à la petite chienne de Dick Grayson. Il a donc absolument voulu se faire un selfie avec notre super-héros.
Synopsis
A présent que le milliardaire Dick Grayson a dévoilé qu’il comptait utiliser sa fortune, héritée d’Alfred Pennyworth, pour faire de Blüdhaven une ville plus sûre, il est devenu l’homme le plus en vue de la ville. Mais également le plus recherché ! Il s’agit maintenant de réussir à ne pas trop attirer l’attention des foules, qu’il puisse continuer à opérer sous le costume de Nightwing sans prendre le risque de révéler sa double identité. Car avec les criminels Sans-Coeur et Blockbuster dans les rues, qui en ont fait leur cible numéro un, la ville a plus que jamais besoin de son justicier masqué !
- Scénario : Tom Taylor
- Dessins : Bruno Redondo
- Publié le : 23 septembre 2022
- Nombre de pages : 248 pages
- Prix : 24 €
- Commander sur Bubble BD , chez Comics-Zone ou sur Amazon
Une œuvre graphique étonnante
Cible : Grayson démarre particulièrement fort, avec une prouesse de Bruno Redondo : 22 pages entièrement réalisées en une sorte de plan séquence cinématographique, un travelling ininterrompu à travers la ville de Blüdhaven, une scène surprenante et captivante de course-poursuite et de combats entre Nightwing, Oracle et les ravisseurs de Haley, leur petite chienne. Je ne crois pas avoir déjà admiré de scène plus dynamique et géniale que celle-ci pour rendre l’impétuosité et l’agilité de Nightwing, et son harmonie avec Batgirl, son amie de toujours.
D’ailleurs, durant ce circuit, nous assistons, captivés, à la vie de la ville grâce à de multiples détails. L’œil ne sait où se diriger, entre l’action du héros, la position de ses ennemis, les inscriptions sur les bâtiments, les affiches dans la rue, le mobilier urbain éphémère qui sert de tremplin ou d’obstacle à notre héros, la vie des gens dans leur logement ou dans la rue. Chaque détail est une trouvaille, un amusement pour nos yeux et notre imagination. La prouesse de l’artiste est renforcée par la combinaison entre le plan séquence et le comics avec ses planches. Je m’explique : à la fin du numéro, un QR code permet au lecteur de visualiser la scène en numérique, dans sa globalité, de façon cinématographique. Ce qui est une “expérience” particulièrement plaisante car nous la voyons sans le découpage des pages. Et pourtant, chacune des planches a sa pertinence et sa légitimité, son harmonie et sa logique.
Mais ce numéro qui ouvre le tome est-il le seul à avoir une qualité graphique ? Sans surprise, j’ai également beaucoup aimé la suite. Le trio Taylor-Redondo-Lucas sévit sur 6 autres numéros mettant en scène Superman (Jon Kent) et Nightwing avec une dynamique toujours aussi joviale, plaisante et efficace. Les Titans interviennent également, avec notamment un rôle non négligeable de Wally West. Au cours de cette histoire, un seul autre illustrateur intervient (je ne sais pas trop pourquoi) pour relayer Bruno Redondo : Geraldo Berges, ce qui toutefois n’entrave pas l’harmonie graphique de l’œuvre.
Le tome s’accompagne d’un Nightwing Annual et d’un récit de Noël avec d’autres dessinateurs, d’excellente qualité et qui restent dans l’esprit des autres histoires.
L’alliance des héros
Ce qui fait de ce tome un livres réjouissant, c’est la puissance du collectif. Ici, Nightwing est tout l’inverse d’un héros solitaire, même lorsqu’il souhaite l’être. Barbara avec qui il entretient une relation de plus en plus univoque ; Superman, qui forme un duo graphique et scénaristique impressionnant (là encore, le talent de Bruno Redondo est pleinement mis en valeur, et son duo avec Tom Taylor semble être le même que le duo Superman-Nightwing), les Titans et surtout Flash, Jason Todd son successeur, et enfin la bat-famille à l’épreuve de Noël.
Le récit de Noël reflète d’ailleurs cette communauté dont Nightwing ne peut se détacher : alors qu’il poursuit des sbires de l’Épouvantail la nuit du 24 décembre au lieu de fêter Noël avec Bruce et la famille, des hallucinations lui font comprendre combien il est indispensable à ceux qui l’aiment, et à l’inverse qu’il ne peut agir sans eux. Une belle histoire, émouvante et très bien réalisée, qui nous fait comprendre qu’être auprès de nos proches est tout aussi important que vouloir sauver une ville…
De petites frustrations…
Malgré toutes ces louanges, je relève deux défauts qui n’enlèvent rien à la grande qualité globale des récits. L’homme sans cœur, le grand méchant annoncé dans le 1er tome, est très peu présent et tarde à être mis en valeur. Nous arrivons, à la fin du récit principal, à une deuxième “annonce” de la menace qu’il représente, présageant qu’il finira bien par être le vilain principal du récit (on l’espère…), alors que j’aurais aimé le voir à l’action dans ce tome.
Par ailleurs, l’une des antagonistes les plus terribles, qui semble-t-il est une tueuse hors pair, est bien trop vite expédiée à mon goût par Nightwing. En 2 temps-3 mouvements, elle est mise hors d’état de nuire.
Conclusion
Ce tome de Nighwting est l’un des meilleurs comics que j’ai lu cette année. Réjouissant, graphiquement surprenant, il permet de retrouver le héros qu’on aime, face à ses contradictions et ses questions, ses amitiés, à la recherche de l’application de ses valeurs, un héros loyal et bon.
- Un graphisme exceptionnel,
- La valorisation de l’amitié,
- Le bon vieux Nightwing tel qu’on l’aime.
- Des antagonistes qui laissent à désirer,
- On attendait Sans-Cœur…on l’attend toujours.
On reste connecté ? 🙂
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